Bandits de grands chemins (Black Bart) – de George Sherman – 1948
Décidément, le western est un genre qui réussit à George Sherman, solide artisan qui a l’intelligence de ne pas se prendre pour le génial artiste qu’il n’est pas. Sherman n’est pas Ford, et ce western est une grande réussite, parce qu’il ne se prend pas au sérieux, et ne recherche que l’efficacité. C’est rien de dire que l’objectif est atteint : pas le moindre temps mort dans cette histoire d’amitié, de rivalité, d’amour, dans laquelle on retrouve d’authentiques figures ayant marqué l’histoire de l’Ouest américain, en particulier un voleur gentlemen surnommé Black Bart, et une danseuse et comédienne venue d’Europe nommée… Lola Montez.
Oui, c’est bien le même personnage immortalisé par Martine Carol dans le film de Max Ophüls. Sherman prend bien plus de liberté avec le personnage historique, dans son western, mais Lola ne manque pas non plus de charme, puisque c’est la sublime Yvonne de Carlo qui prête son joli minois à la mythique femme de spectacle, ancienne intrigante de la cour de Bavière tentant une nouvelle carrière en Amérique.
Son chemin croise celui de deux gangsters, anciens complices ayant en apparence tous deux quitté la voie du vol. Ces deux-là sont prêts à s’entretuer, mais ils s’adorent, et c’est tout le sel de ce beau film dont la fin évoque furieusement celle de Butch Cassidy et le Kid. Les deux hommes se retrouvent rivaux sur tous les fronts : dans leurs plans d’enrichissement, et dans le cœur de la belle Lola. Aucun des deux ne reconnaîtrait son amitié pour l’autre, mais qu’importe : cette amitié crève l’écran.
Jeffrey Lynn (sympathique second rôle vu dans Les Fantastiques Années 20 et La Comtesse aux pieds nus) y est un contrepoint parfait au génial Dan Duryea, indispensable second rôle (notamment pour le diptyque de Fritz Lang, La Femme au portrait et La Rue rouge), promu pour une fois tête d’affiche, dans le rôle du fameux Black Bart, sorte de Zorro ne se battant pas pour le bien de la population, mais par appât du gain. Ajoutant à cette belle affiche un autre second rôle qu’on adore : John McIntire. Et si ça ne suffit pas à donner envie, alors j’abandonne…
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