La Fille des prairies (Calamity Jane and Sam Bass) – de George Sherman – 1949
Après le succès de Black Bart, l’année précédente, George Sherman met une nouvelle fois en scène des figures authentiques de l’Ouest américain : Calamity Jane et Sam Bass. La première a souvent été à l’honneur au cinéma, et souvent sous les traits de jolies actrices, de Jean Arthur dans Une aventure de Buffalo Bill à Ellen Barkin dans Wild Bill. Le film de Sherman ne fait pas exception, puisqu’elle est interprétée par la sublime Yvonne de Carlo, qui réussit la gageure d’être crédible en garçon manqué as de la gâchette et des courses de chevaux, tout en restant hyper sexy.
Sam Bass, par contre, est quasiment inconnu chez nous. Son destin pourtant, en tout cas tel qu’il est raconté dans le film, est extrêmement cinégénique. C’est une histoire de spirale infernale qui touche un brave type qui n’aspire qu’à une vie confortable et tranquille, l’une de ces inexorables descentes aux enfers qu’affectionne particulièrement le film noir. Transposé dans l’Amérique des années 40, le scénario aurait effectivement pu donner un bon film noir, sans quasiment changer la moindre ligne. La fin, d’ailleurs, évoque furieusement un classique du genre : High Sierra.
Pourtant, on est bel et bien dans du pur western du samedi soir, léger et presque joyeux malgré le piège tragique dans lequel notre héros s’enferme peu à peu. Sam Bass, donc, interprété par un Howard Duff peu charismatique, mais plutôt à sa place en brave type sans grande envergure (on se demande juste comment Yvonne de Carlo peut tombe raide dingue de lui aussi vite), arrive dans une petite ville où il n’aspire qu’à trouver un boulot. Il tombe sous le charme d’une commerçante (Dorothy Hart), mais le frère de ce dernier, shérif du bled, le prend en grippe. A la première occasion, il tente de s’en débarrasser et Bass accepte un boulot de convoyeur de bêtes, au côté de ce bon vieux Lloyd Bridges.
Lors d’une étape, il accepte de participer à une course organisée par un homme riche et véreux. Sûr de son cheval, le plus rapide de l’Ouest, Bass joue l’argent confié par les propriétaires des vaches qu’il convoie. Mais son cheval est empoisonné, et Bass est obligé de prendre la fuite. En tentant de récupérer l’argent, il s’enfonce un peu plus dans la vie de hors-la-loi, ne comptant bientôt plus que sur une poignée de fidèles et sur Calamity Jane… jusqu’au point de non-retour.
Passionnant, le film est réalisé avec beaucoup d’inspiration par un George Sherman à son meilleur. Le réalisateur fait pourtant souvent office de sous-Ford, ou de sous-Walsh. Mais La Fille des prairies n’a pas grand-chose à envier à Victime du destin, film comparable réalisé par ce dernier quelques années plus tard. Un rythme trépidant, des grands espaces, des personnages attachants… Rien à jeter dans ce western qui ose des ruptures de ton plutôt culottées. Une vraie réussite…
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