Die Hard 4, retour en enfer (Live free or die hard) – de Len Wiseman – 2007
Douze ans après une journée en enfer particulièrement éprouvante, revoilà John McClane, le flic le plus coriace ou le plus malchanceux (c’est au choix) du monde. Un coup de boost bienvenu pour la carrière de Bruce Willis, qui avait tendance à tourner un peu en rond. Un coup de fouet pour le cinéma d’action, qui renoue enfin avec ses vrais racines : celles d’un cinéma qui sent la sueur et la testostérone, ce même cinéma que Stallone réhabilitera lui aussi avec Expendables.
Alors, trop vieux Bruce Willis pour sauver le monde (enfin, une partie) ? Ben non. 50 ans passés, papy McClane grimace et soupire un peu plus que dans les années 80 ou 90, mais il a toujours une pêche et une détermination à faire retourner Jason Statham dans sa tombe (il est pas mort ?) A-t-on fait mieux que ce personnage dans le cinéma d’action ? Pas sûr… (il y a Tom Cruise dans les Mission : Impossible, quand même). Sa dégaine reste la même. Peut-être plus désenchanté, plus déconnecté avec son entourage, mais toujours aussi increvable. McClane, c’est le type qui ne lâche jamais rien, le corps le plus malmené de l’histoire du cinéma, un cauchemar pour les pseudo-terroristes qu’il ne cesse de rencontrer depuis Hans Gruber (c’était dans Piège de Cristal, en 1987).
Et la grande idée de ce quatrième volet, c’est d’avoir fait de son anachronisme, à une époque où le cinéma d’action met en valeur des effets spéciaux plutôt que des personnages, le sujet du film. Car cette fois, McClane se retrouve face à une menace qui le dépasse totalement. Arrêter des méchants qui ont pris un aéroport en otage (comme dans 58 minutes pour vivre, en 1990) ? Facile… Ici, ce sont des cyberterroristes qui menacent Washington, et tous les Etats-Unis.
McClane, le flic le plus physique qui soit, une sorte d’Inspecteur Harry qui aurait troqué son Magnum contre une endurance à la souffrance hors du commun, face à une menace virtuelle ? Tu parles d’une idée à la con… Et pourtant, ça fonctionne parfaitement. Parce que McClane/Willis prouve qu’il n’est pas fini, que ses méthodes spectaculaires ont plus que de beaux restes : elles surpassent les prouesses que permettent les ordinateurs et réhabilite un cinéma couillu qu’on a tellement aimé il y a vingt ans (merde, ça nous rajeunit pas…).
Un cinéma de la surenchère : les cascades devaient être de plus en plus spectaculaires (comme aujourd’hui les images de synthèses). Et dans ce petit jeu, Die Hard 4 remplit largement sa fonction : McClane qui abat un hélicoptère en faisant voler une voiture ; McClane qui se bat avec la méchante (la belle Maggie Q, vue dans Mission : Impossible 3) dans une voiture coincée dans une cage d’ascenseur (McClane en a eu des misères, dans une cage d’ascenseur, mais à ce point…) ; McClane au volant d’un semi-remorque face à un avion de chasse… Ouais, écrit comme ça, c’est énorme, c’est vrai. Mais à l’écran, c’est encore plus énorme, et tellement jouissif !
On se moque totalement de l’histoire. Et comme dans les précédents épisodes, le side-kick (ici, Justin Long) et le grand méchant (Timothy Oliphant, qui sera le héros de la série Justified) sont très réussis, mais on s’en fout : on ne veut que McClane en action. Et on est servi. Même dans les gunfights plus classiques, Bruce Willis est à tomber par terre. Aucun acteur (à part Mel Gibson un temps, au tout début des années 90) n’a été aussi enthousiasmant dans l’action. Quinquagénaire, il bouge aussi bien qu’il y a 25 ans. Bonne nouvelle : il est actuellement en plein tournage de Die Hard 5.
• Voir aussi Piège de cristal, 58 minutes pour vivre, Une journée en enfer et Die Hard : belle journée pour mourir.
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