Not of this Earth (id.) – de Roger Corman – 1957
Tout jeune réalisateur, Roger Corman était déjà le roi de la débrouille. Ce film d’invasion extraterrestre n’a pas dû coûter beaucoup plus que le prix de la pellicule. Seuls et uniques effets spéciaux : des lentilles blanches qui prouvent que les aliens (qui se résument à un quinquagénaire en apparence très normal, brièvement rejoint par une jeune femme… en apparence très normale) ne sont pas comme nous. Ah ! Et aussi un effet sonore très flippant qui prouve que la simple vue d’un alien peut être très dangereux.
Et pour cause : le quinqua très normal, qui vit dans une grande maison bourgeoise, version moderne du manoir hanté, est un extraterrestre ayant pour mission d’utiliser l’humanité comme un réservoir à sang pour sauver son propre peuple… ou d’éradiquer la race humaine si sa mission échoue… brrr…
Corman n’a pas de moyen, mais il a des idées. Il fait de son extraterrestre une version contemporaine du comte Dracula, qui tue des jeunes gens (au début en tout cas, pour appâter le spectateur avec de la chair fraîche, parce qu’au bout de quelques bobines, il finit par prendre tout ce qui lui tombe sous la main sans faire le difficile) pour récupérer leur sang, et vit dans une grande bâtisse dont les grands volumes et la cave inquiétants pourraient être une variation autour du château des Carpathes.
Budget serré, Corman filme beaucoup de plans extérieurs, dans ce quartier résidentiel aux longues allées dallées que le réalisateur filme avec de longs travellings qui évoquent avec vingt ans d’avance ceux, magnifiques, filmés par John Carpenter dans Halloween.
Corman sait raconter une histoire, et la pauvreté des moyens n’est pas vraiment un problème. Mais l’inanité du propos est tel que, après une première demi-heure plutôt haletante, la seconde moitié devient franchement poussive. On veut bien être bienveillant, mais pas trop longtemps… Sympa tout de même, mais au trente-sixième degré.
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