Play it again, Sam

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Archive pour le 16 mars, 2012

Charlot à la plage (By the Sea) – de Charles Chaplin – 1915

Posté : 16 mars, 2012 @ 6:31 dans 1895-1919, CHAPLIN Charles, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS | Pas de commentaires »

Charlot à la plage

• Titres alternatifs (VO) : Charlie’s day out, Charlie by the sea

• Titre alternatif (VF) : Charlot sur le sable

Après The Tramp, son premier petit classique, tourné en dix jours, Chaplin filme en une journée seulement ce film de plage qui reprend les motifs et la simplicité de ses films de parc. Tourné sur une plage de Los Angeles, By the Sea est une œuvre mineure mais très agréable, qui a permis à Chaplin de tenir le rythme imposé par son contrat avec la Essanay, et de livrer à temps une simple bobine tout en préparant son film suivant, plus complexe et plus ambitieux : Charlot Apprenti.

Le film ne manque pas d’intérêt, cela dit. La première séquence, surtout, est très réussie : sur le front de mer balayé par le vent, Chaplin nous offre un ballet de chapeaux surprenant et surréaliste, qui introduit les personnages de Charlot et de Billy Armstrong (dans son habituel emploi de petit homme irascible), qui s’affronteront dans une belle bagarre burlesque, avant de nouer une pseudo amitié. Mais les sourires que s’échangent alors les deux hommes sont d’une hypocrisie flagrante, et le ton monte bien vite.

Charlot affronte aussi l’imposant Bud Jamison, dont il convoite aussi la petite amie (Edna Purviance, dans un petit rôle guère intéressant). S’ajoute un policier, et l’utilisation toujours très importante de bancs publics… Ce film de plage est bel et bien le dernier film de parc de Chaplin. By the Sea est aussi, si on excepte The Bond (œuvre de propagande à part dans son œuvre), le dernier film de Chaplin n’excédant pas une bobine.

 

Charlot vagabond (The Tramp) – de Charles Chaplin – 1915

Posté : 16 mars, 2012 @ 6:20 dans 1895-1919, CHAPLIN Charles, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS | Pas de commentaires »

Charlot vagabond

• Titres alternatifs (VO) : Charlie the hobo, Charlie the tramp, Charlie on the Farm

• Titres alternatifs (VF). Le film est sorti en deux parties en France : Charlot chemineau, Charlot vagabond, Le Chemineau ou Le Vagabond pour la première bobine ; Charlot à la campagne ou La Ferme pour la seconde

Dire de The Tramp qu’il est incontournable dans l’œuvre de Chaplin est une évidence. Lui-même devait sans doute s’en rendre compte : d’autres de ses films, tournés auparavant, auraient pu porter ce titre fondateur, mais c’est à ce court métrage de deux bobines qu’il a donné le nom de son personnage fétiche. Ce n’est pas un hasard : même si Chaplin a déjà quarante films à son actif, celui-ci est celui qui définit le plus joliment la nature de son clochard.

On le découvre au début du film marchant le long d’une route de campagne, un baluchon à la main. Déséquilibré par le passage de deux voitures, il tombe lourdement sur la route poussiéreuse. On le voit alors épousseter soigneusement ses guenilles, tel l’aristocrate sans abri qu’il est. Ça n’a l’air de rien, mais c’est avec ce genre de trouvailles que Chaplin est entré dans l’histoire du cinéma…

Toute la richesse et toute la complexité de Charlot sont dans ce film. Dans le pré où il s’est arrêté pour manger, Charlot sauve Edna, jolie fille de fermier prise à partie par trois voleurs. Chevaleresque, notre vagabond n’hésite pas à s’attaquer au trio, ne reculant devant aucun danger pour les yeux de la belle. Il cache mal, cela dit, sa tentation de s’emparer à son tour de l’argent d’Edna, tentation qu’il refoule avec une déception manifeste…

Engagé par le père d’Edna, le vagabond se découvre des talents très limités pour les travaux à la ferme. Après avoir une nouvelle fois mis en fuite les trois voleurs, il croira avoir gagné le cœur d’Edna. Hélas, la belle en aime un autre. Comme il le fera dans Le Cirque, il préfère alors reprendre la route, et part, seul. Abattu ? Oui, mais juste pour un temps : un mouvement d’épaules, un moulinet de la canne, et voilà Charlot, le plus élégant des vagabonds, reparti vers d’autres aventures. Eternel optimiste.

Le Narcisse noir (Black Narcissus) – de Michael Powell et Emeric Pressburger – 1947

Posté : 16 mars, 2012 @ 3:02 dans 1940-1949, POWELL Michael, PRESSBURGER Emeric | Pas de commentaires »

Le Narcisse noir

Une religieuse faisant sonner une immense cloche installée au sommet d’une falaise surplombant une vallée s’étalant à des dizaines de mètres en contrebas, coincée entre les premières montagnes de l’Himalaya… Cette image incroyable, filmée dans une plongée vertigineuse, est rentrée dans l’histoire du cinéma. Impressionnante, irréelle, constituée d’un mélange de décors réels et de toiles (magnifiquement) peintes, elle illustre parfaitement les sensations que ce film du génial tandem Powell/Pressburger fait naître chez le spectateur, comme une expérience sans précédent dans l’histoire du cinéma.

D’intrigue, il n’y en a pas vraiment. Tout juste une trame narrative qui montre un petit groupe de religieuses chargé de s’installer dans un ancien harem situé dans une région escarpée et isolée de l’Himalaya. Le tandem de cinéastes, alors dans une incroyable période d’inspiration (le film est tourné entre Une question de vie ou de mort, et Les Chaussons rouges), ne « raconte » pas, « n’explique » pas. Il plonge ses personnages, et ses spectateurs, dans un univers tellement différent de ce qu’ils connaissent, qu’il en devient irréel et parfois presque grotesque, à l’image de ce palais gigantesque et vide, de cet agent britannique débarquant en short sur un âne, ou de ces toiles peintes impressionnantes.

Le film est déstabilisant car il ne facilite pas la tâche. Il n’en est pas moins d’une immense beauté. Rarement des personnages auront gardé à ce point leur mystère, tout en dévoilant les fêlures d’une existence perdue. Car les religieuses chargées de faire revivre cet ancien lieu de débauche, à l’autre bout du monde (et presque dans un autre monde), n’ont rien de stéréotypes monolithiques totalement dévouées à Dieu. On devine chez elles une blessure secrète et des tourments que cet isolement total dans un milieu étranger et hostile, avec ce vent incessant et cet oxygène trop rare, ne fait qu’accentuer. Jusqu’aux portes de la folie.

Le personnage de Deborah Kerr (qui retrouvera un rôle de religieuse dix ans plus tard dans Dieu seul le sait, de John Huston) est le plus bouleversant de tous. Parce qu’elle est en apparence la plus froide des nouvelles locataires, et la plus dure. Mais que derrière ces yeux déterminés et inflexibles se cache, de plus en plus mal, une blessure on ne peut plus banale : une triste histoire d’amour même pas spectaculaire, qui a donné à sa vie un tournant inattendu. Mais aussi parce qu’on devine l’histoire d’amour qui aurait pu lier cette religieuse et l’agent britannique en poste sur place (David Farrar), alors qu’on sait qu’il n’y aura pas même l’ébauche d’un flirt.

Ce qui est vraiment beau dans ce film, bien plus que les paysages pourtant sublimes, c’est justement ce qui n’est pas. C’est la vie que ces religieuses n’ont pas eu. Ce sont les relations qu’elles ne sauront pas lier avec la population locale, les discussions qu’elles ne peuvent pas avoir à cause de la barrière de la langue. C’est la mission qu’on leur confie et qui n’a aucune chance d’aboutir. C’est l’univers qu’elles essaient de créer sans vraiment y croire. Et c’est cette romance qui aurait pu éclater dans une autre vie, sous d’autres cieux.

Le résultat est un film déroutant, fascinant, et sans illusion.

 

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