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Mort à l’arrivée (D.O.A.) – de Rudolph Maté – 1950

Classé dans : * Films noirs (1935-1959),1950-1959,MATÉ Rudolph — 23 février, 2012 @ 11:22

Mort à l'arrivée

Grand chef opérateur, Rudolph Maté reste aussi dans l’histoire du cinéma pour avoir réalisé quelques films de série B dont celui-ci est le chef d’œuvre : un film noir passionnant et tortueux à souhait, dont la grande originalité ne repose pas sur l’intrigue à proprement parler (très classique), mais sur la construction. Le film s’ouvre en effet sur la marche décidée d’un homme (Edmond O’Brien, notre héros) qui traverse les longs couloirs d’un commissariat tandis que le générique défile, et qui trouve finalement le bureau des « homicides » où il signale un meurtre : le sien…

C’est un mort en sursis qui raconte l’histoire en un long flash-back dont l’issue est forcément fatale. Un homme qui, quelques jours plus tôt à peine, était un petit assureur sans histoire qui, avant de se laisser épouser par une jeune femme charmante mais un peu trop sage, a décidé d’aller s’encanailler dans une grande ville où il comptait bien se laisser aller à la débauche avec quelque beauté rencontrée au détour d’un bar.

Presque un enterrement de vie de jeune homme, donc… En une soirée, il croise un groupe de vendeurs en goguette, une vamp prête à coucher, et un mystérieux homme qui lui refile sans qu’il s’en rende compte une boisson empoissonnée. Et lorsqu’il se réveille, ce mal qui s’empare de lui lui semble être une simple gueule de bois. Sauf que cette gueule de bois se révèle être un empoisonnement fatal et incurable. Comme si, en sortant du droit de chemin le temps d’une soirée, ce monsieur tout le monde avait sacrifié toute la belle vie qui lui était promise.

Ce monsieur tout le monde à qui il ne reste que quelques heures à vivre va alors se transformer en ange vengeur, désireux de ne pas quitter cette terre sans savoir à qui il doit ce départ précipité. La réponse est forcément inattendue, et loin de la première impression. Dans cette course contre la montre, dont il sait qu’il ne pourra pas vraiment sortir vainqueur, O’Brien se découvre enfin lui-même : il comprend peu à peu le piège machiavélique dans lequel il est tombé bien malgré lui ; mais il réalise aussi le gâchis que représentent ses écarts d’un soir.

Cette quête effrénée et volontiers brutale ne sauvera personne. Mais elle rétablira un semblant de balance, et permettra à ce héros de s’élever au-dessus de ses mesquineries de simple mortel. Pas gai, mais hyper marquant…

Edmond O’Brien est ici l’une des grandes figures du film noir américain, genre dont D.O.A. est l’un des fleurons. Il fera d’ailleurs l’objet d’un remake réussi signé Annabel Jankel et Rocky Morton quarante ans plus tard, avec une intrigue totalement différente, mais le même procédé narratif (Dennis Quaid dans le rôle du condamné).

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