King Dinosaure (id.) – de Bert I. Gordon – 1955
Soixante minutes montre en main. C’est la durée de ce long métrage qui aurait gagné à être encore réduit d’un bon quart… Les dix premières minutes, en tout cas, ne sont qu’un interminable montage de stock shots et d’une insupportable voix off qui explique, en substance, qu’une nouvelle planète est arrivée dans notre système solaire et qu’une expédition est envoyée pour l’explorer (voyez : ça tenait en une ligne l’explication, pas besoin de dix minutes !). Une introduction qui n’en finit pas, uniquement entrecoupée de quatre plans sans intérêt présentant les quatre membres de l’expédition (les quatre uniques acteurs du film), et qui donne l’impression que jamais le film ne commencera réellement.
Mais finalement, après avoir eu le temps de vider deux fois ma vessie (il faut bien quelques litres de bière pour tenir le coup), le « vrai » film commence. Et quel film ! Les premières images montrent la fusée qui a atterri sur la planète mystérieuse. Non… En fait, les premières images montrent une échelle descendant d’on ne sait où, au milieu d’une étendue d’herbes qui pourrait se situer au cœur du Vimeu Vert (c’est en Picardie, bande d’ignares).
Le réalisateur fait avec les moyens du bord, autant dire qu’il fait avec strictement rien : comme les combinaisons des astronautes ont sans doute été louées pour une heure, les personnages les enlèvent au bout de deux minutes. Comme le budget ne permet pas d’engager un décorateur, on filme une nature visiblement périurbaine et qui n’est sauvage que parce qu’on a récupéré des images de crocodiles et de serpents à insérer « habilement » dans le montage. Et comme les acteurs ne sont pas vraiment acteurs, ils jouent mal.
Ah j’allais oublier : pas d’argent non plus pour un scénariste, alors il n’y a pas vraiment d’histoire, encore moins de psychologie derrière ces quatre personnages censés être des scientifiques mais qui passent beaucoup de temps à folâtrer…
Mais comme on est en pleine vague du film de dinosaures, et que le film s’appelle King Dinosaure, alors les explorateurs tombent sur d’immenses bêtes préhistoriques. On n’a évidemment pas vraiment peur, mais reconnaissons tout de même qu’il y a quelques transparences plutôt réussies. C’est déjà ça.
Et comme ça ne dure qu’une heure, ça nous laisse le temps pour une nouvelle bière…
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