Singapour (Singapore) – de John Brahm – 1947
Fred MacMurray, aventurier par goût du risque, revient à Singapour cinq ans après son départ pour la guerre. Revient-il pour retrouver les perles de contrebande qu’il avait planquées dans sa chambre d’hôtel à la veille de la guerre ? Revient-il pour retrouver une trace de son bonheur passé au bras de la belle Ava Gardner, disparue la veille de son départ ? Un peu tout ça à la fois, sans doute. Dès son arrivée, les surprises se suivent : ses anciens complices sont toujours sur la piste des perles, la police locale le surveille de près… et Ava réapparaît comme par miracle, sans le moindre souvenir de leur idylle passée.
On pourrait croire qu’il y a beaucoup de choses dans Singapour. Mais à vrai dire, il n’y a rien, ou si peu… Aucune atmosphère, un scénario minimaliste qui hésite continuellement entre une piste et une autre : film romantique ? film d’aventure ? film noir ? le film ne va au bout d’aucune de ses pistes. Le sentiment qui s’en dégage est celui d’un grand vide. Pas un ratage, non : il n’y avait visiblement à l’origine de ce projet pas l’ombre d’une bonne idée. Rien à rater, donc…
Le film est court – 75 minutes – mais l’ennui a bien le temps de s’installer tout au long de cette production proprette et sans relief. Même les comédiens sont agaçants : Ava Gardner qui minaude et fait de grands yeux de diva ; et Fred MacMurray qui se contente d’afficher un petit sourire même pas carnassier, quelle que soit la situation. Il est bien loin d’un Gary Cooper qui aurait peut-être apporté un peu d’âme à cette série B sans intérêt.
Brahm, pourtant, n’est pas un manchot. Quelques plans, d’ailleurs, sont plutôt jolis : MacMurray à la proue d’un bateau ; une scène de rue nocturne dans un quartier humide de Singapour ; un temple sous le feu d’un bombardement… Des plans fugitifs qui rappellent que le réalisateur a à son actif de beaux films noirs d’atmosphère (Jack l’Eventreur et Hangover Square, en particulier). L’atmosphère, c’est ce qui fait le plus cruellement défaut ici…
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