La Source des Femmes – de Radu Mihaileanu – 2011
Le nouveau film du réalisateur de Va, vis et deviens m’a laissé un sentiment plutôt mitigé. Une très belle histoire, ambitieuse et audacieuse, un beau sens de l’image, et pourtant tout cela m’a laissé un peu de marbre. Du style : « C’est un très beau film, vraiment… si, si. C’est tout ? Ben oui, c’est tout… » Et je suis totalement incapable de dire pourquoi ce film ne m’a pas ému aux larmes, pourquoi cette histoire proche d’une fable n’atteint jamais une dimension supérieure. Rien à reprocher au travail de Radu Mihaileanu: le réalisateur va au bout de son sujet, gonflé et fort. Mais voilà, la magie n’opère pas vraiment.
Le plus international des cinéastes choisit pourtant un thème passionnant : dans un pays indéfini, quelque part entre l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, la vie d’un petit village rural et traditionnel est perturbée lorsque les femmes décident de faire la grève de l’amour pour convaincre leurs maris d’aller chercher l’eau à la source à leurs places. Ce sujet, bien sûr, n’est qu’un prétexte pris par Mihaileanu pour filmer un peuple qui arrive à un carrefour où il devra faire des choix : quelque part entre la tradition et la modernité, entre l’intégrisme et l’humanisme, entre le repli sur soi et l’ouverture sur le monde…
Le cinéaste a clairement choisi son camps, bien sûr, et il y a quelque chose de l’idéalisme naïf d’un Capra, dans le scénario. Mais hélas, ce souffle humaniste ne fait qu’effleurer le film, dont on se dit constamment qu’il est intelligent, beau et important, mais qui ne parvient pas à nous emporter comme un grand film sait le faire. Dommage, parce que ce symbole de la source est plutôt bien exploité, que les femmes de ce village sont touchantes, et que la beauté de Leïla Bekhti irradie littéralement sur le film.
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