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La Belle ensorceleuse (The Flame of New Orleans) – de René Clair – 1941

Classé dans : 1940-1949,CLAIR René,DIETRICH Marlene — 19 janvier, 2012 @ 19:06

La belle ensorceleuse

Premier film américain de René Clair (après un passage en Angleterre où il a notamment réalisé l’excellent Fantômes à vendre), The Flame of New Orleans est une légèreté enthousiasmante, qui s’apparente à une savoureuse bulle de bière (comme les films de Lubitsch ressemblent à des bulles de champagne). Un film qui affiche clairement la couleur dès la première scène, avec une voix off qui enlève d’emblée toute velléité de se prendre au sérieux. C’est un pur spectacle que Clair signe avec sa première réalisation hollywoodienne, et l’unique recherché est le plaisir du spectateur.

Pari totalement réussi : on prend un plaisir fou à suivre les aventures de cette fausse comtesse qui tente de se faire épouser par un riche homme d’affaires (Roland Young) dans la Nouvelle Orléans du milieu du XIXème siècle, tout en tombant amoureuse d’un aventurier sans le sou (Bruce Cabot, le héros de King Kong). Parce que Clair donne à son film un souffle d’insouciance qui n’est pas si courant, et qui fait mouche. Et parce que la belle ensorceleuse qui donne son titre français au film est interprétée par Marlene Dietrich, qui se fait visiblement elle-même plaisir avec ce rôle de manipulatrice qui tombe dans le piège du romantisme.

Le film est parfois émouvant (lorsque l’aventurier nettoie son bateau pour accueillir la belle dont il est tombé amoureux), parfois impressionnant (le « duel » qui se termine bien entre les deux prétendants), parfois à suspense (la filature dans la nuit)… Mais c’est toujours une grande légèreté qui domine, et un humour ravageur qui fonctionne parfaitement bien. Il ne faut pas s’attendre à être surpris par l’histoire : les personnages sont très classiques, et on sait d’emblée comment le film se terminera. Mais on s’en moque bien : seul compte le plaisir de cette bluette réjouissante.

Il y a, quand même, une belle idée de scénario : pour ne pas que son « fiancé » découvre son passé trouble (ce n’est pas dit clairement, bien sûr, mais elle a sans doute vendu ses charmes en Russie), la belle s’invente une cousine qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau (forcément) mais qui traîne dans les bouges les plus mal famés… L’occasion pour Marlene de livrer une interprétation mémorable, souvent proche de la caricature mais toujours dans le ton du film.

Dès ses premiers pas, René Clair tire le meilleur du système hollywoodien. Tournant intégralement en studio (dans de très beaux décors d’intérieurs, et surtout de rues), avec des acteurs habitués des productions américaines (notamment d’excellents seconds rôles, comme le fordien Andy Devine), Clair pose son empreinte sur chaque plan de cette petite fantaisie sans prétention, mais tellement plaisante…

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