Play it again, Sam

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Archive pour le 23 octobre, 2011

Rio Grande (id.) – de John Ford – 1950

Posté : 23 octobre, 2011 @ 5:49 dans 1950-1959, FORD John, O'HARA Maureen, WAYNE John, WESTERNS | 2 commentaires »

Rio Grande

Après Le Massacre de Fort-Apache et La Charge héroïque, Ford boucle sa sublime trilogie de la cavalerie avec ce Rio Grande, nouvelle grande réussite même s’il s’agit incontestablement du plus faible des trois films. Plus encore que dans les deux films précédents, Ford se désintéresse clairement de la trame dramatique pour se concentrer sur ce qui fait tout le sel de cette trilogie unique : les hommes qui composent cette cavalerie qui le fascine visiblement, mais sur laquelle il pose un regard à la fois admiratif et respectueux, mais aussi parfois critique et ironique.

John Wayne est une nouvelle fois au cœur du film. Et une nouvelle fois, c’est un homme confronté aux horreurs de la guerre avec les Indiens, autant qu’à l’imbécillité de ses supérieurs, à qui il obéit aveuglement en dépit de tout. C’est ça la cavalerie : un sens du devoir et de l’obéissance qui doit dominer tout le reste… y compris la famille.

Le rôle des épouses de soldats avait été évoqué joliment, par quelques plans particulièrement marquants, dans Fort Apache… Il est ici au cœur de Rio Grande, à travers le beau personnage de Maureen O’Hara (qui donne pour la première fois la réplique à Wayne), mère désespérée qui a quitté son John Wayne de mari des années plus tôt après qu’il a brûlé leur propre maison sur les ordres de son supérieur (ah ben oui, il a le sens du devoir !), et qui vient aujourd’hui pour le convaincre de renvoyer à la vie civile leur fils, qui vient de s’enrôler après avoir raté le concours d’officier.

Incontestablement, l’alchimie est parfaite entre les deux acteurs (alchimie qui explosera littéralement deux ans plus tard avec L’Homme tranquille), dont toutes les confrontations sont baignées par un mélange d’animosité et d’attirance. On peut juste regretter que Ford n’ait pas exploré davantage cette dualité : très vite, on sent bien que le sens du devoir de Wayne va emporter les dernières réticences de la maternelle Maureen.

Dommage, mais c’est bien la seule réserve que je fais à ce film passionnant dans lequel John Wayne est une nouvelle fois épatant en héros fatigué par les longues chevauchées autant que par l’impuissance à laquelle le soumettent ses supérieurs.

Mais le film vaut avant tout pour ses nombreux moments en creux. Une chorale militaire qui chante une ballade irlandaise qui plonge soldats du rang et officiers dans une douce mélancolie… Un sous-off fort en gueule (incontournable Victor McLaglen, dans son avant-dernier rôle pour Ford, avant L’Homme tranquille) qui entraîne de jeunes recrues… Deux vieux de la vieille qui évoquent autour d’un café et à mots feutrés la bataille qui les a marqués bien des années plus tôt… Le regard inquiet de Wayne veillant sans en avoir l’air sur son rejeton… La complicité évidente entre Ben Johnson et Harry Carey Jr, duo que Ford venait de diriger dans Le Convoi des baves, son précédent chef d’œuvre.

Bref, un pur John Ford pas tout à fait aussi ambitieux que les précédents (visuellement, même, le noir et blanc de Rio Grande est bien moins spectaculaire que le technicolor sublime de La Charge héroïque). Mais c’est un bon Ford. Et un bon Ford, c’est un grand film…

Jugé coupable (True Crime) – de Clint Eastwood – 1999

Posté : 23 octobre, 2011 @ 5:44 dans * Thrillers US (1980-…), 1990-1999, EASTWOOD Clint (acteur), EASTWOOD Clint (réal.) | Pas de commentaires »

Jugé coupable

Un film qui commence avec un médecin qui examine un condamné à mort sur le point d’être exécuté en lui lançant  « Vous avez une santé de fer ! » ne peut pas être un film comme les autres. Et effectivement. Si Jugé coupable est un film mineur dans la filmo de Clint réalisateur, c’est aussi, sans doute, le plus étonnant et le plus déroutant. Eastwood semble en profiter pour dire : « bon, maintenant j’ai 69 ans, je n’ai plus rien à prouver et je vais faire exactement ce que je veux. Tant pis si ça ne vous plaît pas… »

Et tant pis si le suspense repose sur une intrigue totalement incroyable, qui permet au journaliste Steve Everett de résoudre une enquête en douze heures montre en main, alors que tout le monde s’y était cassé les dents depuis six ans. Mais attention, pas douze heures à temps plein : durant cette demi-journée, Steve a le temps de se fâcher avec sa femme, de se faire virer par son patron, de coucher avec la femme de son rédacteur en chef, de se saoûler… et même d’emmener sa fille (jouée par la propre fillette d’Eastwood) visiter le zoo, dans une scène aussi inattendue qu’irrésistible de « rapido-zoo »…

Quel homme, quand même… Evidemment, l’histoire est idiote, et l’incroyable rebondissement qui permet à Clint de sauver in fine le condamné à mort au tout dernier moment (suspense oblige) est totalement incroyable. Mais justement, on s’en fout. Les moments en creux ont toujours été la grande force des films d’Eastwood (et cette tendance ne fera que croître dans les films à venir). Alors cette fois, le cinéaste a décidé d’aller au bout de cette logique, et de se désintéresser totalement de tout ce qui n’est pas « en creux », évacuant l’intrigue à proprement parler par des rebondissements énormes.

Non pas, d’ailleurs, que le suspense ne fonctionne pas. Mais c’est dans tous les à-côtés qu’on prend un plaisir presque enfantin à voir ce film. La scène du zoo, donc, la plus drôle de l’histoire du cinéma ; les derniers soubresauts d’un Clint dragueur qui réalise trop tard qu’il n’est plus le séducteur qu’il était ; l’humanité troublante et touchante d’un directeur de prison trop confronté à la mort (Bernard Hill) ; les gardiens mobilisés pour retrouver le crayon vert d’une fillette ; ou surtout ces trop rares tête-à-tête entre Clint et James Woods, patron de journal au langage pour le moins fleuri, et qui relèvent du pur plaisir de comédie (aussi réjouissante que la rencontre entre Clint Eastwood et Ed Harris dans Les Pleins Pouvoirs).

C’est aussi, presque accessoirement, un film mititant contre la peine de mort (mais ce n’est ni le premier, ni le plus efficace), et un film qui s’inscrit nettement dans la mythologie eastwoodienne : la dernière image, belle et mélancolique, renvoie à l’image du cavalier solitaire campé par Clint dans tant d’autres films du passé…

La Rivière sauvage (The River Wild) – de Curtis Hanson – 1994

Posté : 23 octobre, 2011 @ 5:42 dans * Thrillers US (1980-…), 1990-1999, ACTION US (1980-…), HANSON Curtis | Pas de commentaires »

La Rivière sauvage (The River Wild) - de Curtis Hanson - 1994 dans * Thrillers US (1980-…) la-riviere-sauvage

Avoir revu l’excellent Wonder boys m’a donné envie de replonger dans cette Rivière sauvage, du même Curtis Hanson, que je n’avais plus fréquentée depuis sa sortie en salles. Ça nous rajeunit pas, ma brave dame. Le film, en tout cas, tient plutôt bien l’épreuve du temps : seul le jean délavé trop large de Meryl Streep est là pour nous rappeler que le film est bientôt majeur !

L’histoire est très simple : une famille de New Yorkais part décompresser quelques jours en descendant en bateau les eaux agitées d’une rivière sauvage (eh oui, d’où le titre). Ils rencontrent des étrangers avec qui ils sympathisent, mais qui se révèlent être de dangereux malfaiteurs… Difficile de voir le film sans penser à Délivrance ou à Rivière sans retour, deux chef d’œuvre d’un autre temps auxquels Hanson rend hommage, sans se laisser étouffer par la double comparaison.

Rien à dire sur le sens de la narration du cinéaste, qui sait décidément y faire avec le film de genre : après une première partie toute en douceur, Hanson fait monter la pression autour du personnage de Kevin Bacon, jeune homme sympathique qui révèle sa vraie nature de monstre prêt à tout, même à tuer un chien de sang froid (mais rassurez-vous, on est à Hollywood, où il est plus facile de tuer un enfant qu’un chien). Ce thriller au grand air est particulièrement flippant.

Rien à dire non plus sur la manière dont il filme les descentes de rapides… Nettement plus spectaculaire que Rivière sans retour, La Rivière sauvage est un pur plaisir de cinéma très impressionnant visuellement. D’autant plus que tout le film est dominé par les décors naturels absolument époustouflants dans lesquels il a été tourné. Cours d’eau calme ou gorges profondes entourées de montagnes boisées, chaque image est d’une beauté à couper le souffle. A tel point qu’on souhaiterait presque, par moments, que les personnages disparaissent pour mieux profiter de cette nature sublimissime.

Mais Hanson ne se contente pas de raconter une histoire inquiétante dans un décor de rêve : il fait de la nature un élément essentiel de son film. Comme John Boorman dans Délivrance, mais surtout comme Anthony Mann dans ses westerns (en particulier L’Appât). C’est un personnage à part entière, peut-être le plus riche et surprenant de tous.

Bon point aussi pour les acteurs, et surtout pour les deux personnages les plus en retraits : le mari (David Strathairn) et le complice de Kevin Bacon (John C. Reilly, espèce de gros nounours toujours très juste et surprenant). Finalement, le principal défaut du film, c’est sa star : Meryl Streep, qui en fait des tonnes dans le côté « je suis une grande actrice bien au-dessus de mes partenaires ». On l’a connue plus sobre et plus convaincante…

 

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