Blitz (id.) – de Elliott Lester – 2011
Un flic aux méthodes radicales mal vu par ses supérieurs, sur la sellette après avoir mis hors circuit d’une manière radicale des voyous qu’il avait surpris en plein méfait… Non, Blitz n’est pas un remake de L’Inspecteur Harry, mais la filiation est évidente. Evidente et visiblement assumée comme le réalisateur semble le reconnaître au détour d’un dialogue (« Vous marchez dans la rue et vous tombez sur des types armés de cutters. Ils en veulent à votre fric et ils veulent vous graver votre nom sur la tronche. Dans ce cas, vous pensez plus à votre tronche ou aux journaux ? »). L’hommage méritait-il un film ? Pas sûr…
Blitz n’a pas le côté écœurant de certains « vigilante », le rôle de la fliquette qui lutte contre sa propre toxicomanie est original et sonne juste, Jason Statham ne manque pas d’un certain charisme animal (bestial, même), et la peinture de Londres est clairement en dehors des sentiers battus, inquiétante et violente. Voilà pour les points très positifs.
Mais la balance penche très nettement du côté négatif. Pour commencer, et sans vouloir dire « c’était mieux avant » (mais c’était mieux avant, quand même…) Elliott Lester n’est pas Don Siegel. Et Blitz n’arrive pas à la cheville de Dirty Harry, pas plus que Statham ne supporte la comparaison avec Eastwood. Charismatique, peut-être, mais la profondeur du personnage avoisine le néant. Et le tandem que ce type hyper viril (de 1940 à 2010, l’image de la virilité a migré de Humphrey Bogart à Jason Statham… ben oui, c’était vraiment mieux avant !) forme avec un flic homosexuel sur le modèle archi-rabattu du buddy movie, est aussi lourd qu’inintéressant.
Quant à l’histoire (deux flics enquêtent sur un tueur de flics qui sévit dans les rues de Londres), elle ne tient pas ses promesses, loin s’en faut. Le méchant manque de profondeur, l’enquête est baclée, et le rebondissement final est téléphoné.
A moitié agacé, à moitié ennuyé, on finit par se désintéresser de l’intrigue, pour s’amuser au jeu des ressemblances… qui ne manquent pas. Basic Instinct (« vous allez m’arrêter pour avoir fumé ? »), Sixième sens (la relation dangereuse nouée par le tueur avec un journaliste, interprété ici par David Morrissey), ou encore American History X (ouïe… le coup de la bordure de trottoir) et plein d’autres. Sûr que ce sont des hommages…
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