Play it again, Sam

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Archive pour le 30 septembre, 2011

Le Mystérieux Mister Wong (The Mysterious Mr. Wong) – de William Nigh – 1934

Posté : 30 septembre, 2011 @ 4:09 dans * Pre-code, 1930-1939, NIGH William | Pas de commentaires »

Le Mystérieux Mister Wong.jpg - Galerie de photos

William Nigh restera (un peu) célèbre pour avoir réalisé toute une série de petites productions consacrées au détective Mister Wong, souvent joué par Boris Karloff. Ce Mystérieux Mister Wong, interprété par le grand rival de Karloff, Bela Lugosi, n’a cependant pas grand-chose à voir avec la série à venir : le Mr. Wong du titre n’est pas un détective, mais un dangereux criminel qui symbolise à lui seul la « phobie de l’Asiatique », alors plutôt répandue en Amérique. Le film est donc nauséabond ? Ben… Disons plutôt que, comme Tintin au Congo, il est à remettre dans son contexte !

D’ailleurs, le débat n’a pas vraiment de raison d’être, puisque le film est avant tout sans grand intérêt. A vrai dire, on a l’impression d’assister à deux films différents : d’un côté un film légèrement fantastique, dans lequel un grand méchant (Lugosi, donc, aussi crédible en Chinois que Johnny en jeune mulâtre) cherche à réunir douze pièces en or distribuées il y a bien longtemps par Confucius lui-même, et qui paraît-il donnent un pouvoir énorme à celui qui les possède toutes (mais on se désintéresse bien vite de ce pseudo pouvoir, même le réalisateur, qui expédie le grand méchant ad patres en un dixième de seconde…) ; et de l’autre un film d’aventure plein de légèreté porté par Wallace Ford, acteur sympathique cantonné à un seul type de personnage : les anti-héros qui n’aspirent qu’à profiter d’une vie facile, mais qui se retrouvent entraînés malgré eux dans des péripéties pleines de dangers (son film le plus célèbre restera le méconnu O.H.M.S. de Raoul Walsh, en 1937).

Le problème, c’est que confronter des personnalités aussi différentes que Ford et Lugosi ne fait pas un film, loin s’en faut. Maladroit et un peu ennuyeux, Mysterious Mr. Wong fait partie de ces films qui ne méritaient pas de ne pas tomber dans l’oubli…

Les Moineaux (Sparrows) – de William Beaudine – 1926

Posté : 30 septembre, 2011 @ 8:45 dans 1920-1929, BEAUDINE William, FILMS MUETS, PICKFORD Mary | Pas de commentaires »

Sparrows

Voilà l’un des grands chef d’œuvre du muet, un film terrifiant et d’une grande cruauté, que Charles Laughton avait sans aucun doute en tête lorsqu’il a réalisé La Nuit du Chasseur. La comparaison est facile, mais il est difficile de ne pas la faire, tant on sent l’influence que Sparrows a eu sur le classique de Laughton. Mary Pickford, qui joue une adolescente alors qu’elle a déjà 33 ans, trouve là sans doute le rôle le plus fort de toute sa carrière, dans ce qui est peut-être son meilleur film.

L’histoire se passe dans un marais perdu du Sud des Etats-Unis, présenté comme un Enfer sur Terre. Au milieu de marécages impossibles à traverser, un couple de fermiers odieux tout droit sorti d’un conte horrifique des frères Grimm exploite des orphelins qui lui ont été confiés, mais qu’il fait travailler durement toute la journée, les faisant dormir dans une grange sans le moindre confort, et sans soin. Le portrait semble horrible… C’est pire encore : le film ne fait l’impasse sur aucun sévices, et aucun drame. On assiste même à la mort d’un bébé, dans une scène un peu trop mystique, mais bouleversante…

Toute la première partie repose sur cette peinture d’une jeunesse brisée, et aux efforts faits par Mary Pickford et ses petits protégés (les « moineaux » du titre) pour survivre et améliorer leur quotidien, pour échapper aux brimades de leurs bourreaux ou de l’affreux fils (vraiment très laid, ce pauvre garçon) de ces derniers, aussi méchant que ses parents. La charge est d’autant plus forte que le film de William Beaudine est une charge qui était alors d’actualité : dans les années 20, ces « fermes de bébés » existaient bel et bien, et recueillaient des orphelins, aussi bien que des enfants dont les parents ne pouvaient pas s’occuper eux-mêmes. Reste juste à espérer que la cruauté présentée dans le film dépasse la réalité d’alors…

Beaudine, qui fera l’essentiel de sa carrière « parlante » en dirigeant de petites productions parfois très limites (dont le Voodoo Man déjà chroniqué sur ce blog), rappelle qu’il est l’un des grands cinéastes du muet. C’est d’une caméra virtuose qu’il filme cette histoire, bénéficiant il est vrai d’un décor extraordinaire : la reconstitution de cette ferme et du marais qui l’entoure, gothique et inquiétante, fait beaucoup pour le film. Et puis au milieu du film viennent deux rebondissements tragiques : la mort du bébé, et l’enlèvement de la fillette d’un milliardaire. Le fermier se voit confier la garde de la petite fille, pendant que ses kidnappeurs récupèrent la rançon. Mais effrayé par l’arrivée possible de la police, le fermier décide de tuer l’enfant… Ce qui décide Mollie (Mary Pickford) à s’enfuir avec sa bande de gamins, tentant leur chance à travers les marais et leurs dangers…

Et c’est un autre film qui commence, plus fort encore : Beaudine tire le meilleur de son effrayant décor, utilisant la pénombre et les puits de lumière de ces sous-bois, la profondeur de champs (magnifique plan avec les enfants en file indienne à l’arrière plan, tandis qu’on découvre d’inquiétants crocodiles au premier plan) ou le montage alterné (le course du chien qui se rapproche dangereusement et rapidement des enfants) comme les plus grands réalisateurs de l’histoire du cinéma. Toute cette deuxième partie se regarde presque sans respirer, tant la tension est palpable.

C’est du très, très grand cinéma. Le happy end est un peu convenu, c’est vrai, mais qu’importe. Les horreurs de la première partie, et le suspense terrible de la seconde partie risquent de ne pas vous sortir de la tête avant longtemps. Promis…

 

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