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La Vénus blonde (Blonde Venus) – de Josef Von Sternberg – 1932

Classé dans : 1930-1939,DIETRICH Marlene,VON STERNBERG Josef — 8 septembre, 2011 @ 18:54

La Vénus blonde

La cinquième collaboration de Marlene Dietrich et de Josef Von Sternberg est, à première vue, le plus purement mélodramatique de leurs films : c’est l’histoire d’un couple qui se déchire pour la garde de leur enfant. Mais c’est aussi, peut-être, l’œuvre la plus complexe de leur filmographie commune, un film moins « aimable » que leurs œuvres précédentes (tous les personnages sont mus par des préoccupations égoïstes, à part l’enfant, victime de ce cruel jeu d’adultes), plus âpre, plus adulte aussi…

C’est d’ailleurs le vrai sujet du film : la difficulté de vivre en adulte, après avoir connu l’insouciance de la jeunesse. La scène bucolique qui ouvre le film, et le brusque changement de ton et d’époque qui suit, est particulièrement importante. Tout commence donc par une séquence primesautière dans la campagne allemande de l’après-guerre : un groupe de jeunes étudiants américains en balade rencontre une troupe d’actrices se baignant nues dans un lac.

Fondu au noir… et on retrouve quelques années plus tard l’une d’entre elles (Dietrich) mariée à l’un d’entre eux (Herbert Marshall), le couple vivant avec son fils de 6 ans dans un modeste appartement new-yorkais. L’ancien étudiant tente de joindre les deux bouts en réalisant des expériences scientifiques ; elle a laissé tomber sa carrière pour s’occuper de sa famille.

Ce n’est que le début d’une véritable tragédie familiale : pour soigner son mari irradié par du radium, la belle reprend son ancien boulot, et accepte l’argent offert par un riche séducteur (le tout jeune Cary Grant), qui l’attire dans son lit pendant que le mari est en Europe pour se faire soigner. Au retour de ce dernier, la vérité éclate, le mari chasse la femme, qui prend la fuite avec son fils, bientôt poursuivie par toutes les polices. Le temps passe, et Marlene s’installe dans une vie de misère, avant de se résoudre à laisser son fils à son père…

Le côté mélodramatique est excessivement poussé, et tourne même à la cruauté la plus extrême : ballotté entre ces deux parents qui se déchirent, ce gamin tellement attachant est l’enjeu presque déshumanisé de cette « guerre » à laquelle se livre l’ancien couple. Le voir condamné à faire un choix entre son père et sa mère est un déchirement…

Au-delà de l’histoire à proprement parler, le film parle surtout de la difficulté de vivre en couple, d’accepter les compromis, d’assumer sa responsabilité d’adulte, de donner un sens à sa vie… Derrière le mélo très dur, c’est un thème pas facile que Sternberg aborde. Et il le fait sans caresser le spectateur dans le sens du poil, en allant au bout de la cruauté, en montrant les faiblesses et les mesquineries de ces personnages, et sans jamais chercher à magnifier ses acteurs. Cary Grant est un riche oisif pas méchant, mais inconsistant ; Herbert Marshall est un homme droit et honnête, mais fier jusqu’à l’injustice ; quant à Marlene, elle finit par entraîner son enfant dans sa déchéance…

Contrairement à leur précédent film commun (Shanghai Express), où chaque plan la sublimait, Sternberg ne l’épargne pas ici, lui faisant chanter des numéros particulièrement ineptes, l’affublant d’une horrible « choucroute » sur la tête, ou la déguisant en grand singe !

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