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Archive pour le 7 septembre, 2011

L’Ombre d’un soupcon (Random Hearts) – de Sydney Pollack – 1999

Posté : 7 septembre, 2011 @ 12:17 dans 1990-1999, FORD Harrison, POLLACK Sydney | Pas de commentaires »

L'Ombre d'un soupçon

Voilà un beau sujet de mélo : un homme et une femme qui ne se connaissent pas découvrent que leurs conjoints respectifs, morts dans le crash d’un avion, étaient amants… Un sujet original et excitant qui sent à plein nez la fausse bonne idée : une idée forte fait rarement un grand film. Mais voilà : il y a derrière la caméra un grand cinéaste, l’un des plus romantiques qui soient ; et devant un couple d’acteurs magnifiques et inattendu (Kristin Scott-Thomas et Harrison Ford). Est-ce que ça suffit à faire un bon film ? Oui, surtout quand l’entreprise est menée avec une telle délicatesse, et avec une telle empathie pour des personnages pas faciles.

Le film n’est pas parfait, loin de là : on se demande un peu ce que vient faire l’intrigue policière parallèle, sans rapport aucun avec l’histoire principale, et on se dit aussi que faire des deux personnages principaux des êtres à ce point hors normes (Ford est flic et enquête sur deux méchants ripoux, et Scott-Thomas est une politicienne en pleine campagne électorale) n’apporte pas grand-chose.

On se dit aussi que, même si la première demi-heure est très réussie, le film met du temps avant de trouver son vrai sujet, qui est cette histoire d’amour naissante entre ces deux personnages qui vivent leur deuil et leur statut de cocu par-delà de la mort de manière radicalement différente. Et c’est vrai que le film devient réellement magnifique lorsqu’il se concentre sur son couple en formation, et que les deux conjoints disparus se transforment en présence fantomatique, à la fois moteur et obstacle à cette histoire d’amour impossible.
La scène-clé, macabre pèlerinage dans la chaude nuit de Miami, fait littéralement basculer le film, dans un mélange sublime de douleur, de désir, de colère et de romantisme qui doit autant à la délicatesse du cinéaste qu’à l’interprétation de ses deux acteurs.

Kristin Scott-Thomas trouve là sans doute le plus beau (et le plus complexe) de ses rôles hollywoodiens. Elle trouve l’équilibre parfait entre la force et le cynisme nécessaire à son personnage de politicienne, et la fragilité presque enfantine et désespérée de l’amoureuse passionnée qu’elle est au fond d’elle. Quant à Harrison Ford (que Pollack avait déjà dirigé dans son film précédent, un remake de Sabrina), splendide une fois de plus, il transcende lui aussi un rôle difficile : veuf hanté par les mensonges de sa femme, qui se lance dans une quête impossible et destructrice.

Qu’importe les défauts du film : L’Ombre d’un soupçon fait partie des grands mélodrames de la décennie. Il marquait le retour de Ford après une série de films décevants, et celui de Pollack que l’on retrouvait la même année devant la caméra de Kubrick pour Eyes Wide Shut (il tient d’ailleurs un petit rôle également, dans L’Ombre d’un soupçon).

 

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