Charlot boxeur (The Champion) – de Charles Chaplin – 1915
• Titres alternatifs (VO) : Champion Charlie, Battling Charlie, Charlie the Champion
• Titres alternatifs (VF) : Charlot champion de boxe
Encore une fois, Chaplin monte sur le ring (il l’avait déjà fait, en tant qu’arbitre, dans Charlot et Fatty sur le ring, et y remontera des années plus tard pour Les Lumières de la Ville), et cela donne l’un des meilleurs courts métrages de sa période Essanay. Tout est parfaitement réussi dans ce petit bijou comique, qui culmine avec un combat hilarant, petit bijou d’inventivité.
Le film est aussi marquant par sa toute première scène, qui évoque un chef d’œuvre à venir, Une Vie de Chien : comme dans le moyen métrage qu’il tournera trois ans plus tard, Chaplin se met en scène dans son costume de Charlot, affamé et assis sur les marches en compagnie de son chien, un bâtard aussi laid qu’attachant avec lequel il partage son maigre repas… Pourtant, le ton n’est pas le même que celui qu’il aura en 1918 : le jeune Chaplin n’a pas encore trouvé ce mélange d’humour et de tendresse qui caractériseront ses grands films à venir.
Début 1915, il est encore un pur gagman. D’ailleurs, le compagnon à quatre pattes du clochard est vite évacué, et Chaplin se concentre rapidement sur la boxe : pour gagner un peu d’argent, Charlot décide de devenir le sparing-partner d’un champion de boxe, véritable brute comme les aime Chaplin. Un fer à cheval glissé dans son gant lui permet de mettre le champion KO, et Charlot est propulsé en haut de l’affiche, avec un vrai combat sur le ring…
Evidemment, le vainqueur décrochera le cœur de la belle, Edna Purviance, qui n’est là que pour apporter une caution « charme » à cette comédie endiablée. Mission réussie…