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Grindhouse : Boulevard de la mort (Death Proof) – de Quentin Tarantino – 2007

Grindhouse Boulevard de la Mort

• Le film fait partie du programme Grindhouse

• Voir aussi Grindhouse : Planète Terreur

Plus sage que Rodriguez, Tarantino signe bien un hommage au cinéma bis des années 70, en l’occurrence aux films de bagnoles qui vrombissent sur l’asphalte, et qui se terminent généralement par des course-poursuites et de la tôle froissée. Mais Death Proof s’inscrit parfaitement dans la filmographie du Cinéaste. Moins ambitieux que Pulp Fiction ou Inglorious Basters, certes, mais sa marque est là, omniprésente.

Le film permet même d’éclairer une partie du pouvoir de fascination du cinéma de Tarantino : pourquoi reste-t-on scotchés devant ce flot de paroles totalement vides de fonds que s’échangent, longuement, les personnages de ses films ? Pourquoi écoute-t-on religieusement les vertus du Big Kahuna Burger expliquées en long, en large et en travers (Pulp Fiction), ou la grandeur de la filmographie improbable de Sonny Chiba (True Romance) ?

Jusqu’à Death Proof, j’imaginais que c’était pour la qualité, voire la profondeur, et qui sait un éventuel second degré, des dialogues. Pourtant, après une heure et demi de film, et après avoir écouté une nouvelle fois religieusement les deux groupes de femmes qui se succèdent à l’écran parler longuement, très longuement, de… mais de quoi, au juste ? Avec une heure de recul, je dois bien reconnaître que je n’en ai aucune idée… C’est l’une des forces (et l’une des limites ?) des films de Tarantino : l’aspect hypnothique de la bande son. Pas uniquement de la bande musicale, exceptionnelle, comme toujours, mais aussi de la « bande parlante » qui n’a, on l’espère en tout cas, qu’un intérêt purement musical. Le flot de paroles fascine ici d’autant plus qu’il est d’une vacuité proche de l’absolue. Autant dire que regarder le film en version originale est une obligation. Avec ou sans sous-titres, d’ailleurs…

Le film est d’autant plus fascinant qu’au milieu du métrage, il semble se répéter comme une boucle incomplète. On a donc un ancien cascadeur (Kurt Russell, l’un de ces has-been que Tarantino aime sortir de l’ombre, et qui trouve son rôle le plus mémorable depuis Snake Plissken), psychotique qui s’intéresse à un groupe de jeunes femmes qu’il piste dans un bar, et qu’il suit ensuite à bord de sa voiture surpuissante, causant volontairement un accident d’une violence inouïe qui les tue toutes…

On le retrouve alors quelques mois plus tard, sur la piste d’un autre groupe de jeunes femmes, mais cascadeuses, cette fois. Parmi elles, une authentique cascadeuse, d’ailleurs (Zoe Bell, dans son propre rôle)… On prend les mêmes données et on recommence ? Pas tout à fait, bien sûr. Mais cette répétition, construction très inhabituelle mais très tarantinesque, est l’une des grandes forces de ce film violent mais drôle, con mais fun.

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