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The Majestic (id.) – de Frank Darabont – 2001

Classé dans : 2000-2009,DARABONT Frank — 26 mai, 2011 @ 12:48

The Majestic

Frank Darabont pouvait-il sortir de l’univers de Stephen King ? Avec trois adaptations à son actif (dont le magnifique Les Evadés), on pouvait en douter. Mais The Majestic est là pour prouver que Darabont a décidément bien plus de talent une caméra à la main que devant les pages blanches d’un scénario : il a commencé comme scénariste de chef d’œuvre aussi inoubliables que The Blob, Freddy 3 ou La Mouche 2. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’il fait de son héros un scénariste hollywoodien, qui doit composer avec les idées grotesques et populistes des producteurs, et qui voit enfin son nom à l’affiche d’un film d’aventures un brin pourri.

La comparaison entre Darabont et son héros, interprété par un Jim Carrey très émouvant, s’arrête là : The Majestic se déroule à la fin de l’âge d’or d’Hollywood, où les premières des films ont lieu dans des cinémas immenses et classieux avec des invités en smokings ou robes longues, où les scénaristes comme les stars sont salariés des grands studios… et où le MacCarthysme fait rage. Tout réussi à Pete Appleton : son premier film est à l’affiche ; il vit avec une jeune starlette, et son contrat est sur le point d’être renégocié à la hausse. Mais c’est à ce moment-là que le FBI arrive, et l’accuse de sympathies communistes. Il n’en faut pas plus pour faire basculer sa vie.

Après une journée comme ça, on peut comprendre Pete, qui prend une bonne cuite et part pour une virée en voiture. Mais c’est l’accident (formidablement bien filmé) : sa voiture tombe dans le fleuve, et Pete se réveille bien plus tard sur une plage. Il a tout oublié de sa vie, de son identité. Dans une petite ville, un vieil homme croit reconnaître en lui Luke, son fils, qu’il croyait mort à la guerre des années plus tôt. La ville, qui a perdu de nombreux enfants à la guerre, fait de lui son héros ; il tombe amoureux de celle qu’il croit être son ancienne fiancée ; et il rouvre ce beau cinéma dans lequel Luke a grandit, et qui avait fermé après la guerre. La ville revit, et lui aussi…

Il y avait matière à deux ou trois films, dans The Majestic, mais Darabont signe un film cohérent, dense, et passionnant. Pas d’une grande légèreté, non (le cinéma y apparaît comme le symbole d’une société qui revit). Mais les grands classiques de l’âge d’or d’Hollywood, auquel le film rend un hommage appuyé, n’évitaient pas toujours les grosses ficelles, ni les bons sentiments. On sent surtout l’influence de Capra, ici : la population ressemble à celle de La Vie est belle ; le discours de Pete devant le congrès ressemble à celui de Monsieur Smith au Sénat

Naïf, romantique, profondément hollywoodien, le film n’est pourtant pas si simpliste que ça. Hollywood y est tout à la fois une vraie machine à rêve, mais aussi un milieu inhumain et aliénant, où règnent les faux-semblants et l’hypocrisie. Dans cette ville américaine idéale qui n’existe qu’au cinéma, Jim Carrey trouve un bonheur inattendu et pur ? Oui, mais en prenant la place d’un mort auprès de ceux qui le pleurent depuis près d’une décennie. The Majestic est un film débordant de bons sentiments, mais qui laisse un petit goût amer pas désagréable. On en ressort avec une pêche pas possible…

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