Strange Illusion (id.) – de Edgar G. Ulmer – 1945
Depuis la mort de son père, dans d’étranges circonstances, Paul Cartwright fait des cauchemars dont il est persuadé qu’ils sont prémonitoires. Bientôt certains éléments de son rêve trouvent un écho dans la vraie vie… Troublé, l’adolescent se persuade que son père a été assassiné, et voit d’un mauvais œil sa mère flirter avec un bellâtre à la mauvaise réputation…
Une histoire qui semble sortie d’un mauvais roman de gare ; des acteurs pas franchement convaincants ; une séquence de cauchemar aux ficelles énormes, qui surfe de toute évidence sur La Maison du Docteur Edwardes d’Hitchcock… Et malgré tous ces handicaps, Ulmer réussit là un bien beau film d’angoisse, où l’influence d’Hitch est évidente : entre …Docteur Edwardes et Rebecca, avec même une petite pincée de Soupçons, les influences sont nombreuses.
On pourrait qualifier Ulmer de Hitchcock du pauvre, mais on serait bien injuste. Parce que la qualité de Ulmer, c’est justement de ne pas avoir l’ambition et le génie de Hitchcock. Lui est un réalisateur de séries B qui s’assume pleinement. Et au lieu de chercher à nous épater et à nous surprendre, Ulmer tire jusqu’au bout les ficelles de son petit truc bien foutu. Résultat : rien ne nous surprend vraiment (et certainement pas la nature maléfique du bellâtre), les rebondissements sont aussi énormes qu’improbables, mais il y a dans ce Strange Illusion une honnêteté, une fraîcheur et une innocence qui font plaisir.
Je disais que le film n’avait rien de surprenant, mais j’exagérai un peu : la toute fin du film est aussi inattendue qu’incroyable. On ne la dévoilera pas, mais même après le mot « fin », cette conclusion brutale et onirique laisse un drôle de goût dans la bouche…
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