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White Tiger (id.) – de Tod Browning – 1923

Classé dans : * Films de gangsters,1920-1929,BROWNING Tod,FILMS MUETS — 3 mai, 2011 @ 15:17

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Browning n’a pas encore trouvé définitivement son créneau (l’ultra morbide, dont Lon Chaney sera l’interprète parfaite), mais il est déjà un très grand cinéaste, quand il signe ce beau film de gangsters qui commence comme un Dickens : dans les bas-fonds de Londres, un gangster respecté vit avec ses enfants, Sylvia et Roy, et se planque en compagnie de son complice Bill Hawkes. Mais ce dernier (joué par Wallace Beery, excellent) l’a balancé à la police, qui ne tarde pas à débarquer. Dans la confusion, le père est tué, Roy s’enfuit seul, et Sylvia est recueillie par Hawkes. Les années passent, Roy et Sylvia ont grandi, tous deux persuadés que l’autre est mort, et tous deux décidés à retrouver et tuer celui qui a causé la mort de leur père.

Par hasard, c’est grâce à Hawkes que le frère et la sœur, qui ne se reconnaissent évidemment pas, se retrouvent. Roy (Raymond Griffith, pas très convaincant) est devenu un arnaqueur qui gagne sa vie grâce à un automate-joueur d’échecs qu’il actionne lui-même discrètement. Sylvia (Priscilla Dean, qui était alors l’actrice fétiche de Browning) et Bill Hawkes vivent de petites arnaques, et proposent au jeune homme (qu’ils n’ont pas reconnu) de les accompagner en Amérique pour tenter de s’intégrer dans le grand monde, où il y a beaucoup d’argent à se faire.

Mais une arnaque tourne mal, et les trois escrocs, ainsi qu’un séducteur tombé amoureux de Sylvia, sont poursuivis par la police, et se réfugient avec leur butin dans une cabane perdue dans les bois, où ils espèrent se faire oublier. Le temps passe, et les soupçons commencent à apparaître entre les quatre co-locataires. La manière dont Browning filme ce huis-clos tardif est magistrale : par petites touches, le cinéaste fait monter la tension, et exprime parfaitement (évidemment sans paroles, mais les regards en biais suffisent) les suspicions, et la haine qui sépare les protagonistes, tout en les liant inexorablement les uns aux autres.

C’est du très grand art, d’autant plus que le frère et la sœur ne se sont toujours pas reconnus, et que la situation menace de tourner à la tragédie la plus morbide. La tension n’en est que plus terrible…

Sans la raconter en détail, la fin du film laisse hélas un goût d’inachevé, avec quelques idées magnifiques (comme le dernier plan, étonnant, de Wallace Beery), mais aussi le sentiment un peu frustrant que Browning est encore bridé, et qu’il n’a pas osé aller au bout de son univers.

2 commentaires »

  1. Ornelune dit :

    Je crois que c’est Le masque de dracula du même qui se basait aussi sur une arnaque. Je ne connais pas ce tigre blanc (pourquoi le titre), ni d’ailleurs beaucoup Browning en dehors de ses monstres, mais pourquoi pas découvrir celui-là.

  2. playitagain dit :

    Si tu ne connais pas bien le cinéma muet de Browning, je te conseille plutôt de commencer par L’Inconnu, qui est son chef d’œuvre, selon moi. Ce White Tiger (je sais pas bien d’où vient le titre, à vrai dire) est cela dit un excellent film de jeunesse.
    Je pense que tu fais allusion au Masque du Vampire, non ? Avec Bela Lugosi qui enfile de nouveau la cape de Dracula. Je ne l’ai pas vu depuis longtemps, mais il me semble effectivement qu’il parle d’une arnaque, sur un ton plutôt parodique.
    En tout cas, merci pour ton intérêt. J’ai vu un autre Browing ces derniers jours, et la chronique arrive très vite, reste attentif !

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