Destination : Graceland (3 000 miles to Graceland) – de Demian Lichtenstein – 2001
Il y a pas mal d’idées séduisantes dans ce nanar plutôt sympa : celui d’un braquage de casino en pleine convention Elvis ; celui d’offrir à Kevin Costner son premier rôle de vrai méchant (celui de Un Monde parfait n’était pas totalement antipathique) ; et cette volonté de moderniser les vieux thèmes du film de gangster. Parce que l’histoire en elle-même n’a rien de bien original : un braquage avec des millions à la clé ; l’un des braqueurs qui trahit ses complices et les laisses pour mort ; et l’une des « victimes » qui survit, et se lance dans une course poursuite à travers l’Amérique avec son ancien complice.
Il y avait visiblement pas mal d’ambitions derrière ce film. Mais à l’arrivée, toute l’originalité tombe à plat, une fois le générique (étonnant, et franchement laid) et la scène du braquage passés. Cette scène vaut à elle seul le déplacement : voire Kurt Russell (qui avait réellement interprété Elvis Presley dans le biopic réalisé par John Carpenter pour la télévision), Kevin Costner, Christian Slater, David Arquette et Howie Long déguisés en King, faire parler la poudre dans un casino bondé de pseudo-sosies d’Elvis, voilà une image qu’on est pas prêt d’oublier.
Mais une fois qu’on a vu ça, on a un peu tout vu de ce film efficace et plutôt bien mené, mais aux ficelles trop grosses pour être vraiment crédibles, et aux excès trop retenus pour être vraiment parodique. On ne s’ennuie pas, non, et on prend un certain plaisir à faire ce voyage à travers le désert US, d’autant plus que Kurt Russell fait ce qu’il sait parfaitement faire (le même courageux qui cache tant bien que mal un cœur gros comme ça), que Courteney Cox est très sexy (comme on ne l’a jamais vue, d’ailleurs), et que son fils dans le film n’est pas un gamin tête-à-claque. Mais on en sort en se demandant vaguement ce que Demian Lichtenstein (tombé dans l’oubli, depuis) a voulu faire exactement, et avec la certitude qu’il est passé à côté.
Dommage, parce que Kevin Costner, lui, est impressionnant, poussant son personnage de psychopathe jusqu’à l’excès. Sa performance est réjouissante, et suffit à tirer le film vers le haut. C’est en tout cas un OVNI dans sa filmographie, qui recèle des pépites autrement plus recommandables.
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