Centurion (id.) – de Neil Marshall – 2010
Dans un pays encore sauvage, loin de chez lui, un officier d’une armée de conquête se retrouve esseulé en terre ennemie. Il finira par réaliser que ses compatriotes utilisent des méthodes sanguinaires, et partira vivre avec une jeune femme du peuple combattu… Mais bon sang, mais c’est bien sûr : c’est Danse Avec Les Loups au cœur des conquêtes romaines. Pourquoi pas, après tout, le sujet est suffisamment fort pour être décliné. Ben oui, mais Neil Marshall, réalisateur et scénariste, se fiche complètement de l’histoire, qu’il pompe honteusement au film de Kevin Costner, sans jamais en explorer les possibilités.
D’ailleurs, on se fiche très vite du sort de ce centurion, interprété avec une force très mâle (style « j’suis un vrai mec et je vous emmerde, arrachez-moi les ongles un par un si vous voulez, j’vous dirais rien ») par un Michael Fassbender mono-bloc qui ne s’embarrasse pas plus de nuances que son réalisateur.
Pas le moindre signe d’humanité dans ce film (si ce n’est le personnage, sous-utilisé, de la « sorcière »), qui se contente d’enchaîner les scènes de combats filmés d’une manière très graphique, et ultra violentes : ça empale, ça trépane, ça ampute, ça charcle, avec des geysers de sang (rajoutés à la palette graphique) et des râles à n’en plus finir, qui laissent un peu froid, et qui lassent très vite.
Les paysages sont beaux, le mur d’Hadrien, qu’on voit à la fin du film, est impressionnant, mais ça ne suffit pas à faire un vrai film. Centurion, malgré ses qualités esthétiques, n’est rien d’autre qu’un « jeu vidéo passif ».
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