Play it again, Sam

tout le cinéma que j’aime

Archive pour le 11 novembre, 2010

Heureux anniversaire – de Pierre Etaix et Jean-Claude Carrière – 1962

Posté : 11 novembre, 2010 @ 8:33 dans 1960-1969, CARRIÈRE Jean-Claude, COURTS MÉTRAGES, ETAIX Pierre | Pas de commentaires »

Heureux anniversaire - de Pierre Etaix et Jean-Claude Carrière - 1962 dans 1960-1969 heureux-anniversaire

Avant de passer au long métrage (avec Le Soupirant, l’année suivante), Pierre Etaix signe son deuxième court, et c’est un nouveau chef d’œuvre. Moins dépouillé que Rupture, mais tout aussi réussi, Heureux anniversaire fourmille de gags et de trouvailles.

Héritier du cinéma muet, il campe son décor en un plan d’une simplicité et d’une inventivité quasi-chaplinesque : une femme bien habillée prépare une table avec deux couverts, et place sur la table une miniature tout droit venue d’un gâteau de mariage. Ça dure quelques secondes, et il n’en faut pas plus pour savoir que madame attend son mari, pour fêter l’anniversaire de leur mariage.

Seulement, le mari, c’est Pierre Etaix, et qu’il doit traverser Paris pour rentrer chez lui. Tout va se dresser contre lui : les embouteillages, les déménagements, et surtout sa propre maladresse. D’ailleurs, son personnage est au moins autant bourreau que victime : sans vraiment s’en rendre compte, il sème le désordre autour de lui.

Pour lui permettre de sortir sa voiture, le client d’un barbier sort de l’échoppe où il est en train de se faire raser, pour bouger sa propre voiture… et se retrouve obligé de faire indéfiniment le tour du pâté de maison, le visage encore couvert de mousse. Quand il trouvera finalement une place pour se garer, le barbier sera rentrée chez lui, laissant porte close…

Un homme prend Pierre Etaix pour un taxi, mais ce dernier le met à la porte de sa voiture, jetant sur la chaussée sa valise qui finit écrasée sous les roues d’un autre véhicule…

Tout est à l’avenant. En à peine vingt minutes, Pierre Etaix a fait de Paris embouteillé un immense terrain de jeux. C’est remarquablement construit, Etaix est prêt à passer aux longs métrages, et ça s’annonce passionnant…

Rupture – de Pierre Etaix et Jean-Claude Carrière – 1961

Posté : 11 novembre, 2010 @ 8:23 dans 1960-1969, CARRIÈRE Jean-Claude, COURTS MÉTRAGES, ETAIX Pierre | Pas de commentaires »

Rupture - de Pierre Etaix et Jean-Claude Carrière - 1961 dans 1960-1969 rupture

Clown, dessinateur, Pierre Etaix rêvait de cinéma. En trouvant en Jean-Claude Carrière le complice idéal pour donner forme à ses rêves, il passe à l’acte pour la première fois avec ce court métrage quasiment muet, qui ressuscite d’un coup (de maître) la grande époque du cinéma burlesque. Point de tarte à la crème, de coup sur la tête ou de belle à séduire dans ce petit chef d’œuvre. Point de nez rouge, non plus, mais Etaix est pourtant bel et bien dans la pure tradition du clown. Et dans un genre que très peu de cinéastes ont réellement abordé depuis l’invention du parlant : la comédie purement cinématographique, à opposer avec un comique du dialogue ou de la situation. Ici, tout passe par l’image, et c’est bon…

Le principe de ce film, écrit et réalisé à quatre mains, est d’une simplicité absolue : le personnage principal (Etaix) reçoit une lettre de sa fiancée, qui lui annonce qu’elle rompt avec lui. De rage, il décide de lui renvoyer sa photo, déchirée, par la poste.  Quoi de plus simple que d’écrire un petit mot, de le glisser dans une enveloppe, d’y écrire une adresse et d’y coller un timbre ? De cette situation on ne peut plus simple, Etaix tire un sommet de la comédie.

Clown génial, figure impassible à la Buster Keaton face aux catastrophes, Pierre Etaix est à mourir de rire dans ce film en dehors de toutes les modes, et donc indémodable. Jamais il n’appuie le trait, jamais il ne sort les grosses ficelles… il se contente d’enchaîner les petites catastrophes, et c’est d’une drôlerie absolue. Jusqu’à la chute (dans tous les sens du terme), aussi inattendue que terrible. Un chef d’œuvre.

Screen Directors Playhouse : The Day I met Caruso (id.) – de Frank Borzage – 1956

Posté : 11 novembre, 2010 @ 8:13 dans 1950-1959, BORZAGE Frank, COURTS MÉTRAGES, TÉLÉVISION | Pas de commentaires »

Screen Directors Playhouse : The Day I met Caruso (id.) - de Frank Borzage - 1956 dans 1950-1959 screen-directors-playhouse-the-day-i-met-caruso

Troisième et dernier épisode réalisé par un Borzage vieillissant pour la série anthologique Screen Directors Playhouse, ce « Jour où j’ai rencontré Caruso » est un petit film charmant et plutôt agréable, mais qu’on oublie aussi vite qu’on l’a vu.

En voix off, une femme d’un certain âge raconte un épisode de son enfance : issue d’une famille de mormons très stricts où on ne rigole pas tous les jours, la petite fille faisait son premier voyage seul en train, pour retrouver ses parents, lorsqu’elle a rencontré le grand chanteur d’opéra Caruso, avec qui elle va sympathiser malgré tout ce qu’il représente : l’idée d’une certaine débauche.

Ces deux-là, bien sûr, vont s’entendre comme larron en foire, et après une bonne partie du voyage, et du film, à écouter le Caruso chanter (le malheureux acteur plaçant tant bien que mal le mouvement de ses lèvres sur le disque en play back), la petite fille verra sa vie changer radicalement : son esprit se sera ouvert aux plaisirs simples, et son père, pourtant très rigide, deviendra aussi tendre et aimant qu’un ours. Parce que, oui, un ours est tendre et aimant…

On retrouve aussi, dans The Day I Met Caruso, une courte scène qui renvoie au premier court métrage tourné par Borzage pour la télé, Day is done : lors d’un arrêt du train en gare, Caruso réchauffe le moral des troupes en partance pour le front, en leur chantant une chanson. La musique contre la barbarie de la guerre, Borzage nous avait déjà fait le coup…

Charlot garçon de café (Caught in a cabaret) – de Charles Chaplin et Mabel Normand – 1914

Posté : 11 novembre, 2010 @ 7:48 dans 1895-1919, CHAPLIN Charles, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS, NORMAND Mabel | Pas de commentaires »

Charlot garçon de café (Caught in a cabaret) - de Charles Chaplin et Mabel Normand - 1914 dans 1895-1919 charlot-garcon-de-cafe

• Titres alternatifs (VO) : The Jazz Waiter, Charlie and the waiter, Faking with society, The Waiter

• Titres alternatifs (VF) : Charlot l’imposteur, L’Imposture de Charlot

Chaplin, désormais star à part entière, est de nouveau associé à Mabel Normand dans cette excellente comédie en deux bobines, l’un des films les mieux écrits de sa période Keystone. Charlot y est un serveur dans un bar miteux, qui se fait passer pour un ambassadeur grec afin de séduire une riche jeune femme. Mais le fiancé de cette dernière découvre que le riche soupirant est en fait un sans-le-sou, et décide de démasquer l’imposteur…

Le film est un petit bonheur, qui se regarde avec un sourire qui ne retombe jamais. Il n’y a rien de vraiment très original dans cette comédie, et ce n’est pas la première fois que Chaplin fait passer son personnage pour un homme au-dessus de sa classe : il le faisait dès son tout premier film, Making a living. Mais ce Caught in a cabaret, qui fut l’un des plus gros succès Keystone de l’année, fourmille de petits gags réjouissants, et de coups d’éclat de Charlot.

Qu’il vide les verres de ses clients ou qu’il se transforme en héros pour sauver la belle ; qu’il assomme un dur-à-cuire avec un maillet ou qu’il imite les manières d’un noble grec… il est tout simplement génial. Mais le moment le plus drôle du film, sans doute, est celui où, habillé en serveur, il découvre que c’est sa belle qui est à la table qu’il doit servir. D’un mouvement, il fait disparaître son tablier sous ses vêtements, et affiche un petit sourire gêné qui se fige lorsqu’il voit arriver son patron du coin de l’œil. C’est du grand art.

Enfin traités à égalité, Mabel Normand et Charles Chaplin forment par ailleurs un très beau couple de cinéma, qui préfigure celui que Chaplin formera avec Edna Purviance à partir de l’année suivante. Mais ça, c’est une autre histoire…

Charlot et le chronomètre (Twenty minutes of love) – de Charles Chaplin et Joseph Maddern – 1914

Posté : 11 novembre, 2010 @ 7:35 dans 1895-1919, CHAPLIN Charles, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS, MADDERN Joseph | Pas de commentaires »

Charlot et le chronomètre (Twenty minutes of love) - de Charles Chaplin et Joseph Maddern - 1914 dans 1895-1919 charlot-et-le-chronometre

• Titres alternatifs (VO) : He loved her so, Love friend, Cops and watches

Après les déboires rencontrés sur son précédent film, Mabel au volant, Chaplin gagne enfin le droit de diriger ses propres films. Twenty minutes of love est sa toute première réalisation, et le moins que l’on puisse dire, c’est que ces débuts sont modestes : pour son déflorage, Chaplin, qui est aussi responsable du scénario, choisit l’extrême simplicité, en tout cas en apparence, avec un nombre de personnages limités, et un décor que l’on voit très souvent dans les productions burlesques mineures de cette époque, à savoir un parc public. Chaplin le disait d’ailleurs : il n’y a pas besoin de gros moyens pour faire une bonne comédie, juste d’un banc, d’une jolie demoiselle, et d’un ou deux trouble-fêtes. Et c’est bien la recette qu’il choisit d’accommoder pour ce film.

On a l’air de mépriser ce premier film signé Chaplin, mais ce n’est pas du tout le cas, bien au contraire : il y a dans Twenty minutes of love un sens du rythme déjà très marquant, et des gags irrésistibles. Il y a aussi une sorte de « macguffin » avant l’heure, en l’occurrence une montre à gousset qui passe de main de voleur à main de voleur (une sorte de variation réussie sur le thème de Between showers) en dépit de tout esprit de logique. Il y a surtout une manière unique de filmer les corps en mouvement, et un personnage de vagabond qui, en toute discrétion, commence à prendre de l’ampleur.

A la fois odieux et princier, courageux et minable, Charlot occupe l’écran d’une manière incroyable, sans jamais en faire trop. Jusqu’à une véritable « partie de billard » à hauteur d’hommes, au cours de laquelle Charlot, par une accumulation de bousculades plus ou moins contrôlées, éjecte toute la distribution en dehors de son terrain de jeu, directement dans le lac (incontournable dans tout film de parc). Seuls restent le vagabond et la belle (Minta Durfee), qui s’en vont bras dessus bras dessous, comme dans tant d’autres films de Chaplin…

 

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