Charlot et le parapluie (Between showers) – de Henry Lehrman – 1914
• Titres alternatifs (VO) : The Flirts, Charlie and the umbrella, In wrong, Thunder and Lightning
• Titres alternatifs (VF) : Charlot sous l’averse, Charlot flirte
Celui qui a écrit ce Between Showers, quatrième film mettant en scène Chaplin, devait avoir pris quelque chose de fort… Cette confrontation — la première — entre Charlot et Ford Sterling, la nouvelle vedette et la star confirmée de la Keystone, est certes réjouissante et menée à 100 à l’heure, sans temps mort. Mais c’est aussi une histoire hautement improbable, qui tourne presque entièrement autour d’un… parapluie.
Tout commence lorsque Ford Sterling, grand benêt déguingandé, échange discrètement son vieux parapluie troué contre celui, flambant neuf, d’un policier (Chester Conklin) qui compte l’offrir à sa femme. Sterling donne ensuite le parapluie à une jeune femme, dans l’espoir de la conquérir. Mais Charlot est aussi sur le coup, et la femme l’éconduit… tout en affirmant que le parapluie est à elle. La confrontation dégénère et un policier intervient… ce brave Chester, qui reconnaît illico son parapluie. Bref… c’est du grand n’importe quoi, mais c’est souvent très drôle, et il faut le reconnaître, essentiellement grâce au talent déjà bien marqué de Chaplin, qui parvient à imposer son style face à celui de Ford Sterling, que la caméra d’Henry Lehrman semble pourtant privilégier.
Le film est d’ailleurs surtout intéressant pour la confrontation de deux styles, déjà presque deux époques : Ford Sterling d’un côté, sautant et grimaçant ; Charles Chaplin de l’autre, plus nuancé, d’avantage dans les détails… et tellement plus drôle. Between Showers démontre de manière éclatante ce que Chaplin a apporté au cinéma burlesque, qu’il a élevé au rang d’art. Ce n’est pas encore du grand art, mais le style se précise…
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