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Archive pour le 2 novembre, 2010

Charlot et le parapluie (Between showers) – de Henry Lehrman – 1914

Posté : 2 novembre, 2010 @ 6:50 dans 1895-1919, CHAPLIN Charles, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS, LEHRMAN Henry | Pas de commentaires »

Charlot et le parapluie (Between showers) - de Henry Lehrman - 1914 dans 1895-1919 charlot-et-le-parapluie

• Titres alternatifs (VO) : The Flirts, Charlie and the umbrella, In wrong, Thunder and Lightning

• Titres alternatifs (VF) : Charlot sous l’averse, Charlot flirte

Celui qui a écrit ce Between Showers, quatrième film mettant en scène Chaplin, devait avoir pris quelque chose de fort… Cette confrontation — la première — entre Charlot et Ford Sterling, la nouvelle vedette et la star confirmée de la Keystone, est certes réjouissante et menée à 100 à l’heure, sans temps mort. Mais c’est aussi une histoire hautement improbable, qui tourne presque entièrement autour d’un… parapluie.

Tout commence lorsque Ford Sterling, grand benêt déguingandé, échange discrètement son vieux parapluie troué contre celui, flambant neuf, d’un policier (Chester Conklin) qui compte l’offrir à sa femme. Sterling donne ensuite le parapluie à une jeune femme, dans l’espoir de la conquérir. Mais Charlot est aussi sur le coup, et la femme l’éconduit… tout en affirmant que le parapluie est à elle. La confrontation dégénère et un policier intervient… ce brave Chester, qui reconnaît illico son parapluie. Bref… c’est du grand n’importe quoi, mais c’est souvent très drôle, et il faut le reconnaître, essentiellement grâce au talent déjà bien marqué de Chaplin, qui parvient à imposer son style face à celui de Ford Sterling, que la caméra d’Henry Lehrman semble pourtant privilégier.

Le film est d’ailleurs surtout intéressant pour la confrontation de deux styles, déjà presque deux époques : Ford Sterling d’un côté, sautant et grimaçant ; Charles Chaplin de l’autre, plus nuancé, d’avantage dans les détails… et tellement plus drôle. Between Showers démontre de manière éclatante ce que Chaplin a apporté au cinéma burlesque, qu’il a élevé au rang d’art. Ce n’est pas encore du grand art, mais le style se précise…

Charlot à l’hôtel (Mabel’s strange predicament) – de Mack Sennett – 1914

Posté : 2 novembre, 2010 @ 5:34 dans 1895-1919, CHAPLIN Charles, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS, SENNETT Mack | Pas de commentaires »

Charlot à l'hôtel (Mabel's strange predicament) - de Mack Sennett - 1914 dans 1895-1919 charlot-a-lhotel

• Titre alternatif (VO) : Hotel mix-up

• Titres alternatifs (VF) : L’Etrange aventure de Mabel, Mabel est dans de beaux draps

Sorti après Kid Auto Races at Venice, Mabel’s Strange Predicament a pourtant été tourné quelques jours plus tôt. C’est donc pour ce court métrage que Chaplin a porté pour la première fois la défroque de Charlot. Tourné par Mack Sennett (qui ne laissait à personne le soin de diriger Mabel Normand, la vedette-maison de la Keystone, et sa maîtresse attitrée), ce court métrage fait partie du haut du panier, dans la production Keystone de l’époque : plusieurs décors, un scénario assez inventif, de nombreux gags, des quiproquos, une course-poursuite finale… On retrouve tous les ingrédients indispensables du cinéma burlesque d’alors.

Dans ce contexte bien rodé, Chaplin parvient sans peine à se faire une place. Malgré la présence de Mabel Normand, la star de la Keystone, et bien que le personnage de Charlot ne soit encore qu’une ébauche de ce qu’il deviendra, on ne voit que lui… Dès la scène du hall d’hôtel, il happe littéralement l’écran. Légèrement éméché (complètement bourré, en fait), il tangue vaguement en faisant de l’œil à toutes les femmes qu’il rencontre, quel que soit leur âge… Il ne tardera pas à jeter son dévolu sur Mabel, qu’il poursuivra de ses assiduités jusque dans sa chambre, ce qui sera la cause de quiproquos dignes du plus grand des vaudevilles.

Dans Mabel’s strange predicament, Charlot n’a strictement aucune morale, et ne pense qu’à une chose : consommer son « amour » naissant avec la belle. On est loin des chef d’œuvre que Chaplin tournera à partir de la fin des années 10. Mais dans la production burlesque de 1914, ce court métrage est une grande réussite.

Charlot est content de lui (Kid Auto Races at Venice, Cal.) – de Henry Lehrman – 1914

Posté : 2 novembre, 2010 @ 5:10 dans 1895-1919, CHAPLIN Charles, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS, LEHRMAN Henry | Pas de commentaires »

Charlot est content de lui (Kid Auto Races at Venice, Cal.) - de Henry Lehrman - 1914 dans 1895-1919 charlot-est-content-de-lui

• Titres alternatifs (VO) : The Children’s automobile race, The Pest, A militant Suffragette

• Titre alternatif (VF) : Course d’autos pour gosses

C’est dans ce Kid Auto Races at Venice que le public a découvert pour la première fois le personnage de Charlot. En fait, Chaplin avait endossé les frusques du vagabond quelques jours plus tôt, pour Mabel’s strange predicament, un court métrage plus élaboré que ce Kid Auto Races, tourné en 45 minutes seulement et sorti très rapidement sur les écrans. Autant Mabel’s strange predicament constitue ce que la Keystone faisait de plus ambitieux à l’époque, autant Kid Auto Races at Venice fait partie des courts métrages les plus grossiers…

Rien de vraiment péjoratif là-dedans, d’ailleurs. Mais le film se limite à un gag unique, qui se révèle rétrospectivement étrangement symbolique : Charlot cherche inlassablement à être filmé par la caméra, venue tourner un reportage sur une course de baby-kart. Et par la même occasion, le personnage du vagabond s’impose sur les écrans du monde entier. Il ne faudra que quelques semaines pour qu’il deviennent la silhouette la plus connue du cinéma. Près d’un siècle plus tard, c’est toujours le cas.

Le film est grossier, tourné et monté à la va-vite… Le personnage, même, de Charlot, n’est que très vaguement dessiné. Mais malgré tout, la magie opère. La simple présence de Chaplin en Charlot suffit à faire naître, si ce n’est des fous-rires, au moins de larges sourires.

Pour gagner sa vie (Making a living) – de Henry Lehrman – 1914

Posté : 2 novembre, 2010 @ 4:39 dans 1895-1919, CHAPLIN Charles, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS, LEHRMAN Henry | Pas de commentaires »

Pour gagner sa vie (Making a living) - de Henry Lehrman - 1914 dans 1895-1919 pour-gagner-sa-vie

• Titres alternatifs (VO) : A Busted Johnny, Troubles, Doing his best, Take my picture

• Titres alternatifs (VF) : Charlot journaliste, Charlot reporter

Making a living est un film évidemment historique : un mois après avoir fait ses débuts officiels au sein de la Keystone, le tout jeune Charles Chaplin (25 ans) faisait enfin ses débuts devant la caméra. Le film n’est pas un chef d’œuvre, et n’est mémorable que pour l’apparition de Chaplin, mais ce film, réalisé par Henry Lehrman (réalisateur de la deuxième équipe Keystone, la première étant placée sous la responsabilité du patron Mack Sennett lui-même), n’a rien de honteux. On y retrouve tous les ingrédients habituels des comédies de la Keystone : des rebondissements incessants, des courses-poursuites trépidantes, et une belle tiraillée entre un amant entreprenant et un amoureux éconduit…

Chaplin n’est pas encore Charlot. Vêtu d’une longue redingote et d’un chapeau haut de forme, et doté d’une longue moustache tombante, il n’est pourtant pas si loin du personnage du vagabond, qu’il inaugurera dès son deuxième film. Au détour d’un plan, on retrouve même une expression, une manière de soulever son chapeau, ou de tenir sa canne… qui nous semblent si familières. Ce ne sont que des ébauches, mais déjà, le génie de Chaplin transparaît, l’espace de deux courtes scènes.

La première, au début du film, est celle où le personnage de Chaplin dévoile qu’il est sans le sou. Comme Charlot le fera à de maintes reprises, il fait mine de refuser l’argent que son futur rival (Henry Lehrman lui-même) lui tend, affichant une fierté de façade, avant de se précipiter sur la pièce avant qu’elle ne disparaisse de nouveau dans la poche de son bienfaiteur…

Dans la seconde, Chaplin est face au rédacteur en chef d’un  journal, dans lequel il cherche à être embauché. Alors qu’il lui parle avec passion, il appuie ses paroles en tapant du poing sur le genou du pauvre rédacteur en chef. Mais lorsque ce dernier recule sa jambe, Chaplin la ramène vers lui d’un geste autoritaire…

Chaplin n’est pas encore immense, mais les bases sont bien là…

Screen Directors Playhouse : A Ticket for Thaddeus (id.) – de Frank Borzage – 1956

Posté : 2 novembre, 2010 @ 3:43 dans 1950-1959, BORZAGE Frank, COURTS MÉTRAGES, TÉLÉVISION | Pas de commentaires »

Screen Directors Playhouse : A Ticket for Thaddeus (id.) - de Frank Borzage - 1956 dans 1950-1959 screen-directors-playhouse-a-ticket-for-thaddeus

Deuxième des trois courts métrages que Borzage a réalisé pour la série anthologique « Screen Directors Playhouse », A Ticket for Thaddeus avait tout pour plaire à un cinéaste dont l’œuvre entière est marquée par l’humanisme et le dénonciation de la guerre et des régimes totalitaires.

Le héros de ce téléfilm est un immigré polonais, installé en Amérique depuis quelques années, qui n’arrive pas à se défaire de la peur qui était son quotidien dans son pays natal, placé sous la coupe des Nazis. Au « pays », Thaddeus (Edmond O’Brien, remarquable et méconnaissable) avait été victime d’une arrestation arbitraire. Aux Etats-Unis, alors qu’il a ses papiers, et qu’il mène une vie de labeur simple mais harmonieuse auprès de sa femme, il vit dans la peur constante de l’uniforme. Une peur qui le réveille la nuit, et qui le hante au quotidien.

Lorsqu’il est victime d’un accident de la route, et que l’autre chauffeur, pourtant responsable de l’accrochage, lui met toute la faute sur le dos, il reconnaît des torts qui ne sont pas les siens, et se prépare, fataliste, à être arrêté, et condamné à une lourde peine de prison. Mais face au tribunal, où il est convoqué, il découvre la justice, l’équité, et la bonté. Bref : les Etats-Unis d’Amérique.

Le propos est un peu lourdement appuyé, certes, mais ce court métrage reste très agréable, notamment grâce à la prestation mémorable d’Edmond O’Brien.

Mariage – de Claude Lelouch – 1974

Posté : 2 novembre, 2010 @ 3:17 dans 1970-1979, LELOUCH Claude | 2 commentaires »

Mariage - de Claude Lelouch - 1974 dans 1970-1979 mariage

Mariage est sans doute le plus cynique des films de Lelouch. La première séquence, pourtant, laisse penser qu’on va assister à une comédie légère et gentillette : un jeune couple sur le point de se marier visite une maison mise en vente face aux plages de Normandie. Nous sommes en juin 1944, et c’est sous le balcon-même du jeune couple que les Alliés s’apprêtent à débarquer… Cette première séquence est d’une fluidité étonnante, la caméra de Lelouch adoptant un mouvement incessant qui donne un bel élan et une vraie sensation de jeunesse à ce couple qui ne prononce que quelques mots timides…

Ce couple, improbable, mais mignon tout plein, c’est Bulle Ogier, jolie et craquante comme jamais, et Rufus, dont il nous faut quelques minutes seulement pour comprendre qu’il joue un pauvre type lâche et égoïste. Lorsque sa jeune femme lui rappelle qu’il lui a promis que, dès la fin de la guerre, ils iront s’installer à Paris, on sent bien qu’ils passeront leur vie dans cette petite ville de bord de mer, et que le Rufus se réfugie derrière les « on verra après la guerre » pour ne surtout pas faire quoi que ce soit…

On s’attend à trouver un homme lâche et égoïste… Eh bien on est surpris : les séquences suivantes sont bien pires ! L’ambition de Lelouch, pour Mariage, est de résumer une vie de couple à quatre dates : le jour de leur mariage (juin 1944), leur dixième anniversaire de mariage (juin 1954), puis leur vingtième (juin 1964) et leur trentième (juin 1974)… Mais il ne faut pas trente ans pour que le couple s’étiole : dès 1954, c’est une guerre ouverte qui se déclare entre les deux amants d’hier : elle se rattachant à des petits riens ; lui traitant sa femme (et son fils) avec une cruauté qui n’a pas de nom. Les coups ne pleuvent pas, mais les mots, eux, sont d’une férocité rare.

Bulle Ogier reproche à Rufus d’être devenu un Français moyen sans relief. Elle a tort : c’est un salaud intégral, borné et méchant, qui plus est sans la moindre once de courage. En 64, on découvre que leur fils est homosexuel, et qu’il reçoit son amant en secret, la nuit. On voit alors Rufus se lever, et aller chercher un couteau de cuisine. On se dit que ce beauf odieux va planter soit son fils, soit l’amant de celui-ci… Mais non : il se contente de crever les pneus de leur moto, et s’en retourne se coucher comme si de rien n’était… Un lâche absolu.

Mariage est un film assez fascinant (tourné dans un beau sépia, exception faite de la dernière séquence), mais aussi très dérangeant : la violence verbale de Rufus distille un malaise qui ne s’éteint pas, malgré le semblant d’optimisme de la dernière réplique, purement lelouchienne (« Les plus belles années d’une vie sont celles qu’on n’a pas encore vécues »). Est-ce une comédie un peu burlesque, ou Lelouch est-il profondément allergique au mariage ? Le doute persiste, même si le réalisateur donne une image ahurissante de la vie en couple, qui donne froid dans le dos.

Cynique aussi, la manière dont Lelouch filme les cérémonies commémoratives du débarquement, comme une séquence qui se répète inlassablement au fil du temps, sans émotion, sans originalité, et sans une once de franchise. Elle est laide, cette France-là…

Pacific Express (Union Pacific) – de Cecil B. De Mille – 1939

Posté : 2 novembre, 2010 @ 2:04 dans 1930-1939, BOND Ward, De MILLE Cecil B., Palmes d'Or, STANWYCK Barbara, WESTERNS | Pas de commentaires »

Pacific Express (Union Pacific) - de Cecil B. De Mille - 1939 dans 1930-1939 pacific-express

Cecil B. De Mille est entré dans l’histoire pour de mauvaises raisons. De lui, on ne retient généralement que ces péplums et ses grandes fresques bibliques, alors qu’il s’agit là de la partie (infime) la moins intéressante de sa filmographie. Et si, plutôt, on redécouvrait ses comédies de mœurs si grinçantes du muet… Et si, enfin, on revoyait ses westerns : Une aventure de Buffalo Bill et ce Pacific Express, deux chef d’œuvre du genre. Pacific Express, surtout, est un film immense, dans tous les sens du terme, peut-être bien le meilleur film de De Mille…

Immense, parce que, fidèle à sa réputation, le cinéaste ne fait dans l’intimiste. Dans l’intime, oui ; dans l’intimiste, non. Comme John Ford quinze ans plus tôt (Le Cheval de Fer), De Mille mobilise des moyens immenses pour raconter la construction du chemin de fer, qui doit relier les deux côtes américaines. Et comme chez Ford, De Mille met tout l’argent (et il y en a) qu’il a à sa disposition sur l’écran, sans jamais se laisser envahir par le gigantisme. Pacific Express est une très grosse production, avec des décors gigantesques, et des milliers de figurants. Mais c’est aussi un triangle amoureux filmé au plus près des acteurs. Et dans tous les cas, c’est magnifique.

De Mille nous fait sentir ce qu’avait d’exceptionnelle la vie sur les rails : le personnage, central, interprété par Barbara Stanwyck, est en cela unique, et inoubliable. C’est réellement une fille du rail, une jeune femme qui a vécu toute sa vie sur les chantiers de construction du chemin de fer : son père est le mécanicien de l’une des locomotives qui suit l’avancement des travaux. Ce beau personnage de western, à la fois forte et amoureuse, est le pivot du film : celui qui ajoute une dimension tragique à l’affrontement des deux personnages masculins principaux.

Le premier (joué par Robert Preston) est le partenaire d’un bandit (l’excellent fourbe Brian Donlevy), payé pour retarder le chantier par tous les moyens. Le second (Joël McCrea, un peu trop lisse), est un agent du gouvernement chargé du maintien de l’ordre. Classique, bien sûr, sauf que Robert et Joël sont amis de longue date, qu’ils aiment la même femme, et qu’ils se retrouvent dans deux camps qui risquent bien de se déclencher une guerre sanguinaire…

Pas le moindre temps mort dans ce film mené à 100 à l’heure, malgré la lenteur des travaux. On assiste à des traversées interminables de désert, à des franchissements de montagne, à une attaque d’Indiens mémorables, à des bagarres de saloon, à des duels… C’est foisonnant, impressionnant, et passionnant, et les personnages sont de merveilleux stéréotypes parfaitement dessinés. Les seconds rôles sont également excellents : on reconnaît notamment Anthony Quinn, en second couteau particulièrement détestable, dans les premières scènes du film.

Mais le vrai personnage principal du film, c’est le train lui-même, qui avance pas à pas dans des paysages gigantesques. C’est autour de lui que ce petit monde (pas si petit d’ailleurs : le chantier emploie des milliers de personnes) gravite exclusivement. Autour de lui que se construisent et se déconstruisent les villes, au fur et à mesure que le chantier avance (dans des scènes de « déménagement » extraordinaires). C’est avec lui que Barbara Stanwyck vit sa plus belle histoire d’amour, qui, lorsqu’elle est contrariée, donne la plus jolie scène : chassée du chantier, la belle vit sa dernière nuit dans le train, et c’est un immense sentiment de nostalgie qui nous envahit. Et c’est très beau…

 

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