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L’Homme léopard (The Leopard Man) – de Jacques Tourneur – 1943

Classé dans : 1940-1949,TOURNEUR Jacques — 7 octobre, 2010 @ 17:54

L'Homme léopard (The Leopard Man) - de Jacques Tourneur - 1943 dans 1940-1949 lhomme-leopard-300x226

Dernier des trois films réalisés par Tourneur et produits par Val Lewton pour la RKO, The Leopard Man est le plus méconnu de la série, et aussi le seul à ne pas reposer sur un ressors fantastique. Le film n’est pourtant pas moins intéressant que La Féline et Vaudou, les deux précédents chef d’œuvre. Plus encore que dans les deux précédents films, Tourneur semble n’être intéressé que par la création d’une atmosphère angoissante. L’histoire, d’ailleurs, se résume en quelques lignes à peine : un léopard se sauve dans une petite ville, et peu après, des femmes commencent à se faire tuer. L’animal est-il le seul responsable ? L’intrigue n’est pas plus complexe que cela, et le film comprend relativement peu de personnages. L’Homme Leopard est un pur exercice de style, qui démontre une nouvelle fois l’immense talent de Tourneur.

Le film est surtout marqué par les trois séquences au cours desquelles des femmes se font tuer. Trois moments mémorables autours desquelles tout le récit est construit, même si les séquences de « transition » sont loin d’être inintéressantes. Même si, visuellement, elles sont moins impressionnantes que les trois scènes de mort, elles sont brillamment construites, avec toute la concision, la simplicité et l’efficacité dont le cinéaste sait faire preuve.

On est toutefois essentiellement marqué par la manière dont Tourneur filme, à chaque fois différemment, les morts des trois jeunes femmes. Loin de se répéter, ces moments sont d’une inventivité extrême, et reposent uniquement sur le génie du cinéaste : dans les trois cas, on ne voit qu’une jeune femme à l’écran. Dans un vaste terrain vague pour la première, dans un cimetière pour la deuxième, et dans les rues désertes de la ville pour la dernière. La manière dont Tourneur joue avec les ombres, les regards, et surtout l’invisible, est exceptionnelle. Comme dans La Féline, le cinéaste ne montre strictement rien des morts. Il étire le temps à l’extrême pour faire monter l’angoisse, puis la terreur, mais l’acte final se passe toujours hors champs (derrière une porte, ou derrière un mur)… Et le fait de ne rien voir (si ce n’est deux yeux qui brillent dans la nuit) renforce, évidemment, la trouille qu’inspire le film, et qui nous hante longtemps après.

Le titre le prouve : L’Homme léopard est à l’origine une opération commerciale, qui tente de surfer sur le succès de La Féline. Mais Tourneur a su en tirer une œuvre hypnotique et brillante, visuellement exceptionnelle. Le film se conclut d’ailleurs par une séquence étonnante et fascinante, étrange course poursuite autour d’un cortège funeste qui avance lentement dans le désert, dans une nuit où les nuages sont percés par la lumière du soleil levant. Ces images splendides restent gravées dans les esprits, et installent durablement un délicieux malaise. C’est du grand art…

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