Une fille et des fusils – de Claude Lelouch – 1964
Oui, j’aime Claude Lelouch, et non, Lelouch n’a pas toujours été un grand cinéaste. Deux ans avant de trouver le public, la critique, son style, et en un mot la reconnaissance, avec Un Homme et une femme (chabadabada), le jeune cinéaste cherchait sa voie… et ne la trouvait pas. Avec Une fille et un fusil, il signe sans doute le plus « Nouvelle Vague » de ses films. Sauf que Lelouch est à peu près autant taillé pour la Nouvelle Vague que Steven Seagal pour le cinéma de David Lynch.
En filmant ces jeunes glandeurs attirés par le crime après avoir ingurgité des tas de mauvais films américains, on peut quand même se demander si Lelouch ne se moque pas gentiment de ses collègues d’alors, Jean-Luc Godard en tête. En fait, soit son film est une parodie gentillette des premiers Godard, en particulier A bout de souffle et Pierrot le fou, soit c’est un petit nanar pas vraiment sympathique, un brin ennuyeux, et franchement maladroit. Je penche pour la réponse B. La comparaison avec Godard (celui de cette époque, évidemment) est en tout cas incontournable : Lelouch va même jusqu’à citer le passage le plus célèbre du Mépris, le tournage d’une scène de film avec Brigitte Bardot, qu’il détourne ici pour en faire le ressort dramatique du film : l’enlèvement de « la star », sosie anonyme de BB.
Tout n’est pas raté dans Une fille et des fusils : les acteurs sont bons, et c’est avec un certain plaisir que l’on retrouve Jean-Pierre Kalfon, Pierre Barouh ou Amidou. Et puis les comédiennes sont jolies : Janine Magnan et Yane Bary (la patronne du bistrot) sont particulièrement mises en valeur par la caméra de Lelouch qui, il y a plus de quarante-cinq ans, aimait déjà visiblement beaucoup les femmes…
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